Chapitre II

Le Roi Reve aux Empires du Mond

VERS. 1: «La seconde année du règne de Nébucadnetsar, Nébucadnetsar eut des songes. Il avait l’esprit agité, et ne pouvait dormir.»

Daniel fut emmené en captivité dans la première année de Nébucadnetsar. Durant trois ans il fut enseigné par des instructeurs, et naturellement, pendant cette période, il ne fut pas compté parmi les sages du royaume, et il ne prit pas part non plus aux affaires publiques. Cependant, les événements relatées dans ce chapitre se produisirent dans la deuxième année de Nébucadnetsar. Comment, alors, Daniel put-il être amené à interpréter le rêve du roi, lors de la deuxième année? L’explication repose sur le fait que Nébucadnetsar régna deux ans conjointement avec son père, Nabopolassar. Les Juifs comptaient à partir de ce moment, tandis que les Chaldéens prirent en compte le moment où il commença à régner seul, à la mort de son père. Donc, l’année dont il est question ici était la seconde année de son règne en accord avec la façon de compter des Chaldéens, mais la quatrième année selon les Juifs. Il semble donc que l’année suivant l’achèvement de la formation de Daniel, pour participer aux affaires de l’empire Chaldéen, Dieu, dans sa providence, l’amena à être remarqué dans tout le royaume d’une façon soudaine et extraordinaire.

VERS. 2: «Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les enchanteurs et les Chaldéens, pour qu’ils lui disent ses songes. Ils vinrent, et se présentèrent devant le roi.»

Les sages du roi échouent.--Les magiciens pratiquaient la magie dans son sens le plus mauvais; ils accomplissaient tous les rites superstitieux et les cérémonies des devins, les jeteurs de sorts, et autres. Les astrologues étaient des hommes qui prétendaient prédire les événements par l’étude des astres. La science, ou la superstition de l’astrologie était extrêmement pratiquée dans l’antiquité par les nations orientales. Les sorciers prétendaient communiquer avec les morts. Nous croyons que le mot «sorcier» est toujours utilisé dans ce sens, dans les Ecritures. Les Chaldéens mentionnés ici, étaient une secte de philosophes semblables aux magiciens et aux astrologues, qui se dédiaient à l’étude des sciences naturelles et de la divination. Toutes ces sectes ou professions abondaient à Babylone. Le but recherché par chacune d’elles était le même: l’explication des mystères et la prédiction des événements. La principale différence qu’il y avait entre elles, résidaient dans les moyens utilisés pour atteindre leur objectif. L’explication que désirait le roi relevait de la compétence de chacun; il les fit donc tous venir. Pour le roi, c’était un problème important. Il était très troublé, et par conséquent, il concentra tous les sages de son royaume sur la solution de son inquiétude.

VERS. 3-4: «3 Le roi leur dit: J’ai eu un songe; mon esprit est agité, et je voudrais connaître ce songe. 4 Les Chaldéens répondirent au roi en langue araméenne: O roi, vis éternellement! dis le songe à tes serviteurs, et nous en donnerons l’explication.»

Quelle que soit l’efficacité des vieux magiciens et des astrologues, ils semblent avoir été enseignés à fond dans l’art d’obtenir suffisamment d’informations pour se faire une base de calculs astucieux, ou formuler leurs réponses d’une façon si ambiguë qu’elles pourraient être interprétées quelle que soit la façon dont les événements tournaient. Dans le cas présent, fidèles à leur instinct rusé, ils demandèrent au roi de leur faire connaître son rêve. S’ils avaient obtenu cette information, il leur aurait été facile de trouver une interprétation qui n’aurait pas mis leur réputation en danger. Ils s’adressèrent eux-mêmes au roi en Syriaque [Langue sémitique, du groupe Araméen], un dialecte chaldéen utilisé par les classes éduquées et cultivées. A partir d’ici jusqu’à la fin du chapitre 7 de Daniel, le récit continue en chaldéen, la langue parlée par le roi.

VERS. 5-13: «5 Le roi reprit la parole et dit aux Chaldéens: La chose m’a échappé; si vous ne me faites pas connaître le songe et son explication, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en un tas d’immondices. 6 Mais si vous me dites le songe et son explication, vous recevrez de moi, des dons et des présents, et de grands honneurs. C’est pourquoi dites-moi le songe et son explication. 7 Ils répondirent pour la seconde fois: Que le roi dise le songe à ses serviteurs, et nous en donnerons l’explication. 8 Le roi reprit la parole et dit: Je m’aperçois, en vérité, que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez que la chose m’a échappé. 9 Si donc vous ne me faites pas connaître le songe, la même sentence vous enveloppera tous; vous voulez vous préparer à me dire des mensonges et des faussetés, en attendant que les temps soient changés. C’est pourquoi dites-moi le songe, et je saurai si vous êtes capables de m’en donner l’explication. 10 Les Chaldéens répondirent au roi: Il n’est personne sur la terre qui puisse dire ce que demande le roi; aussi jamais roi, quelque grand et puissant qu’il ait été, n’a exigé une pareille chose d’aucun magicien, astrologue ou Chaldéen. 11 Ce que le roi demande est difficile; il n’y a personne qui puisse le dire au roi, excepté les dieux dont la demeure n’est pas parmi les hommes. 12 Là-dessus le roi se mit en colère, et s’irrita violemment. Il ordonna qu’on fît périr tous les sages de Babylone. 13 La sentence fut publiée, les sages étaient mis à mort, et l’on cherchait Daniel et ses compagnons pour les faire périr.»

Ces versets contiennent le récit de la lutte désespérée entre les mages et le roi. Les premiers cherchaient une issue de secours car ils étaient pris sur leur propre terrain. Le roi était déterminé à ce qu’ils lui fassent connaître son rêve, ce qui était le moins que l’on pouvait attendre de leur profession.

Quelques-uns ont sévèrement censuré Nébucadnetsar sur ce sujet, et lui attribue le rôle d’un tyran cruel et déraisonnable. Mais ces magiciens ne professaient-ils pas être capables de révéler les choses cachées, de prédire les événements, et de faire connaître tous les mystères de la prévoyance humaine et de la pénétration, et de faire cela avec l’aide des agents surnaturels? Il n’y avait donc rien d’injuste dans la demande de Nébucadnetsar de lui faire connaître son rêve. Quand ils avaient déclaré que personne sauf les dieux dont la demeure n’était pas parmi les hommes ne pouvait connaître le problème du roi, c’était la reconnaissance tacite qu’ils n’avaient aucune communication avec ces dieux, et qu’ils ne connaissaient rien de plus que ce que la sagesse humaine et le discernement pouvaient révéler. «Là-dessus le roi se mit en colère, et s’irrita violemment». Il vit que lui et tout le peuple étaient les victimes de leurs supercheries. Si nous ne pouvons pas justifier ces mesures extrêmes auxquelles il eut recours, en décrétant leur mort et la destruction de leurs maisons, nous ne pouvons que sentir une cordiale sympathie pour lui dans sa condamnation de la classe de ces misérables imposteurs. Le roi ne voulut pas être du côté de la malhonnêteté ou de la supercherie.

VERS. 14-18: «14 Alors Daniel s’adressa d’une manière prudente et sensée à Arjoc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. 15 Il prit la parole et dit à Arjoc, commandant du roi: Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère? Arjoc exposa la chose à Daniel. 16 Et Daniel se rendit vers le roi, et le pria de lui accorder du temps pour donner au roi l’explication. 17 Ensuite Daniel alla dans sa maison, et il instruisit de cette affaire Hanania, Mischaël et Azaria, ses compagnons, 18 les engageant à implorer la miséricorde du Dieu des cieux, afin qu’on ne fît pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone.»

Dans ce récit, nous voyons comment la providence de Dieu agit dans plusieurs détails remarquables. Grâce à elle, le rêve du roi laissa une impression si puissante sur son esprit, qu’il le plongea dans une angoisse extrême, et cependant, il disparu ensuite de sa mémoire. Ceci permis de démasquer complètement le faux système des magiciens et des autres maîtres païens. Quand ils furent mis à l’épreuve pour faire connaître le rêve, ils furent dans l’impossibilité de le faire, bien qu’ils aient professé en être capables.

Il est à noter que Daniel et ses compagnons, déclarés antérieurement par le roi dix fois supérieurs à tous ses magiciens et astrologues, ne furent pas consultés sur ce problème. Mais ce fut providentiel. De la même façon que le rêve avait été oublié par le roi, il se vit inexplicablement empêché d’appeler Daniel en premier, pour qu’il lui révèle la solution du mystère. S’il avait d’abord appelé Daniel pour qu’il lui fasse connaître son problème, les magiciens n’auraient pas été mis à l’épreuve. Mais Dieu voulait d’abord donner une chance au système païen des Chaldéens. Il voulait les laisser faire leur preuve et échouer ignominieusement, et confesser leur complète incompétence, même sous la peine de mort, pour qu’ils puissent être mieux préparés à reconnaître Son intervention quand Il manifesterait finalement Son pouvoir par Ses serviteurs captifs, pour l’honneur de Son nom.

Il semble que le premier renseignement que Daniel ait eu du problème fut lorsque les bourreaux vinrent pour l’arrêter. Sa propre vie étant donc en jeu, il se sentit poussé à rechercher Dieu de tout son coeur jusqu’à ce qu’Il agisse pour la délivrance de Ses serviteurs. La demande de Daniel fut acceptée par le roi qui lui accorda du temps pour considérer le problème--un privilège que probablement aucun magicien n’aurait pu obtenir, puisque le roi les avait accusés de préparer des paroles fausses et malhonnêtes, et de chercher à gagner du temps dans ce but. Daniel alla tout de suite vers ses trois compagnons, et il leur demanda de s’unir à lui pour demander la miséricorde du Dieu des cieux sur ce secret. Il aurait pu prier seul, et sans doute il aurait été entendu. Mais à cette époque, comme aujourd’hui, la force du peuple de Dieu est dans son union. La promesse est faite, aux deux ou trois personnes qui se mettent d’accord pour demander quelque chose, qu’elle leur sera accordée (Matthieu 18:19, 20).

VERS. 19-23: «19 Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux. 20 Daniel prit la parole et dit: Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité! A lui appartiennent la sagesse et la force. 21 C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence. 22 Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. 23 Dieu de mes pères, je te glorifie et je te loue de ce que tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, de ce que tu nous as révélé le secret du roi.»

Nous ne savons pas si la réponse vint pendant que Daniel et ses compagnons faisaient encore monter leur requête ou bien si elle vint après, mais ce fut dans une vision pendant la nuit que Dieu se révéla lui-même en leur faveur. «Une vision pendant la nuit» signifie quelque chose qui est vu, en rêve ou en vision.

Daniel fit monter immédiatement une prière à Dieu pour sa miséricorde, et bien que sa prière n’est pas été conservée, son action de grâce reconnaissante est entièrement relatée. Dieu est honoré par les louanges que nous lui adressons pour les choses qu’Il a faites pour nous, aussi bien que par nos appels à l’aide. Que la ligne de conduite de Daniel soit un exemple pour nous dans ce domaine. Ne laissons pas Dieu manquer des louanges et des prières qu’il mérite pour toutes les miséricordes que nous recevons de sa main. Pendant le ministère de Christ sur la terre, ne purifia-t-il pas dix lépreux, et un seul ne revint-il pour le remercier? «Et les neuf autres, où sont-ils?» demanda tristement Jésus (Luc 17:17).

Daniel eut la certitude que le secret lui avait été révélé. Il n’alla pas d’abord chez le roi pour vérifier si ce qui lui avait été révélé était réellement le rêve du roi; mais il loua immédiatement Dieu d’avoir répondu à sa prière.

Bien que le secret ait été révélé à Daniel, il ne reçut pas cela comme un honneur personnel, comme si c’était par sa seule prière que la réponse avait été obtenue; mais il y associa immédiatement ses compagnons, et il reconnut que la réponse était due aussi bien à leurs prières qu’à la sienne. Il dit: «nous t’avons demandé» et «tu nous a révélé».

VERS. 24: Après cela, Daniel se rendit auprès d’Arjoc, à qui le roi avait ordonné de faire périr les sages de Babylone; il alla, et lui parla ainsi: Ne fais pas périr les sages de Babylone! Conduis-moi devant le roi, et je donnerai au roi l’explication.»

La première requête de Daniel fut pour les sages de Babylone. «Ne les détruis pas, car le secret du roi est révélé», implora-t-il. En fait, ce n’était pas par leurs mérites ou leur système païen de divination que cette révélation avait été donnée. Ils n’étaient dignes que de la condamnation du roi. Mais leur propre confession de leur totale impuissance en la matière était une humiliation suffisante pour eux, et Daniel était désireux de les voir partager les bénéfices de ce qui lui avait été montré, et voir leurs vies épargnées. Ils furent sauvés parce qu’il y avait un homme de Dieu parmi eux. Il en est toujours ainsi. A cause de Paul et Silas, tous les prisonniers furent libérés (Actes 16:26). A cause de Paul, la vie de tous ceux qui naviguèrent avec lui fut préservée (Actes 27:24). Bien souvent les méchants bénéficient de la présence du juste! Comme il serait bon qu’ils se souviennent des obligations que cela implique.

Qu’est-ce qui sauve le monde aujourd’hui? Pourquoi est-il encore épargné? A cause de quelques personnes justes. Si elles sont ôtées, quelle sera la durée de leur méchante coupable? Pas plus longue que celle des antédiluviens après l’entrée de Noé dans l’arche, ou que celle des Sodomites après que Lot fût sorti du milieu de leur présence souillée et corrompue. S’il s’était trouvé seulement dix justes, la multitude de ses méchants habitants aurait été épargnée à cause d’eux. Pourtant les méchants méprisent, ridiculisent et oppriment ceux grâce auxquels il leur est encore permis de jouir de la vie et de toutes ses bénédictions.

VERS. 25: «Arjoc conduisit promptement Daniel devant le roi, et lui parla ainsi: J’ai trouvé parmi les captifs de Juda un homme qui donnera l’explication au roi.»

C’est toujours une particularité des ministres et des courtisans que d’essayer d’obtenir les bonnes grâces de leur souverain. C’est pour cette raison, qu’Arjoc se présenta comme ayant trouvé lui-même un homme qui ferait connaître l’interprétation désirée, comme si par intérêt pour le roi il était allé à la recherche d’une personne qui résoudrait le problème, personne qu’il finit par trouver. Pour démasquer le mensonge de son bourreau principal, il suffisait au roi de rappeler, comme il le fit probablement, son entrevue avec Daniel et la promesse de celui-ci, de lui montrer l’interprétation du rêve, si le temps lui était accordé (vers. 16).

VERS. 26-28: «26 Le roi prit la parole et dit à Daniel, qu’on nommait Beltschatsar: Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son explication? 27 Daniel répondit en présence du roi et dit: Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues, les magiciens et les devins, ne sont pas capables de découvrir au roi. 28 Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton songe et les visions que tu as eues sur ta couche.»

"Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son explication?» fut la salutation du roi à Daniel alors qu’il entrait dans la présence du roi. Bien qu’il connaissait déjà cet Hébreux, le roi semblait mettre en doute la capacité d’une personne si jeune et si inexpérimentée, de faire connaître le problème que les magiciens et les devins plus âgés et vénérés n’avaient pu trouver. Daniel déclara avec franchise que la sagesse des hommes, des astrologues, des devins et des magiciens ne peut lui faire connaître son secret. C’était hors de leur pouvoir. Par conséquent, le roi ne devait pas être en colère contre eux, ni mettre sa confiance dans leurs vaines superstitions. Le prophète va faire connaître le vrai Dieu, qui règne dans les cieux, et qui est le seul qui révèle les secrets. Daniel dit qu’Il est celui qui «fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps».

VERS. 29-30: «29 Sur ta couche, ô roi, il t’est montré des pensées touchant ce qui sera après ce temps-ci; celui qui révèle les secrets t’a fait connaître ce qui arrivera. 30 Si ce secret m’a été révélé, ce n’est point qu’il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les vivants; mais c’est afin que l’explication soit donnée au roi, et que tu connaisses les pensées de ton coeur.»

Ici, un autre trait louable du caractère de Nébucadnetsar apparaît. Beaucoup de gouverneurs remplissent le présent de folies et de débauches sans penser au futur, le roi pensait aux jours à venir, avec un désir anxieux de connaître les événements qui les rempliraient. C’était en partie pour cette raison que Dieu lui donna ce rêve, que nous devons considérer comme une marque de la faveur divine envers le roi. Néanmoins, Dieu ne voulut pas travailler pour le roi indépendamment de son peuple. Bien qu’Il donna le rêve au roi, il envoya l’interprétation par l’un de ses fidèles serviteurs.

Tout d’abord, Daniel nia tout mérite pour l’interprétation, et il chercha ainsi à modifier les sentiments naturels d’orgueil du roi en attirant son attention sur le Dieu des cieux. Il l’informa que bien que le rêve lui ait été donné, ce n’était pas à cause de lui seule que l’interprétation était envoyée, mais aussi à cause d’eux. Dieu avait des serviteurs ici, et c’était pour eux qu’Il agissait. Ils avaient une plus grande valeur à ses yeux que le plus grand des rois et des souverains de la terre.

Combien l’oeuvre de Dieu était compréhensive dans ce cas! Par cette révélation du rêve du roi à Daniel, Il montra au roi les choses qu’il désirait, Il sauva ses serviteurs qui se confiaient en lui, Il amena la nation Chaldéenne à la connaissance de Celui qui connaît la fin dès le commencement, Il confondit les faux systèmes des devins et des magiciens, et devant leurs yeux Il honora son propre nom et exalta ses serviteurs.

Daniel raconte le rêve.--Après avoir bien fait comprendre au roi que le but du «Dieu des cieux» en lui donnant le rêve, était de «faire connaître ce qui arrivera», Daniel relata le rêve lui-même.

VERS. 31-35: «31 O roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. 32 La tête de cette statue était d’or pur; sa poitrine et ses bras étaient d’argent; son ventre et ses cuisses étaient d’airain; 33 ses jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. 34 Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. 35 Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre.»

Nébucadnetsar, adorateur des dieux Chaldéens, était un idolâtre. Une statue était donc un objet qui attirait immédiatement son attention et son respect. En outre, les royaumes terrestres, qui, comme nous le verrons plus loin, étaient représentés par cette statue, étaient des choses d’estime et de valeur à ses yeux.

Cette représentation faite dans le but de transmettre une vérité importante et nécessaire, était admirablement adaptée à l’esprit de Nébucadnetsar. De plus, en esquissant le déroulement des événements à travers toutes les époques au bénéfice de Son peuple, Dieu montrait à Nébucadnetsar le vide absolu et le peu de valeur de la pompe et de la gloire terrestres. Pouvait-il le lui transmettre d’une façon plus impressionnante que par une statue dont la tête était en or? Au-dessous de cette tête il y avait un corps composé de métaux de valeur décroissante jusqu’à parvenir au plus vil, le fer mêlé à l’argile qui formaient les pieds et les orteils. L’ensemble fut alors mis en pièce, et rendu semblable à la balle. Elle fut finalement emportée au loin et aucune trace n’en fut retrouvée, puis quelque chose de durable, de céleste et de valeur occupa sa place. Dieu voulu aussi montrer aux enfants des hommes que les royaumes terrestres arrivent à leur terme, et que les puissances et la gloire terrestres, sont comme une bulle brillante qui éclatera et disparaîtra. A cette place, si longtemps usurpée par ceux-ci, le royaume de Dieu sera établi et il n’aura pas de fin, et tous ceux qui auront un intérêt pour ce royaume reposeront à l’ombre de ses ailes paisibles pour toujours. Mais nous anticipons.

VERS. 36-38: «36 Voilà le songe. Nous en donnerons l’explication devant le roi. 37 O roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force et la gloire; 38 il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous: c’est toi qui es la tête d’or.»

Daniel interprète le rêve.--Maintenant l’histoire la plus complète de l’empire mondial commence. En huit courts versets, le récit inspiré nous relate toute l’histoire, récit qui embrasse l’histoire de la pompe et de la puissance de ce monde. Quelques instants suffisent pour l’apprendre par coeur, pourtant la période qui est couverte débute il y a plus de vingt cinq siècles, et s’étend au-delà de l’apogée et de la chute des royaumes, au-delà de l’établissement et du renversement des empires, au-delà des cycles des événements et des époques, au-delà de notre époque, pour parvenir au royaume éternel. Le récit est si vaste qu’il embrasse tout cela, et cependant il est si détaillé qu’il nous donne les grands traits des royaumes terrestres depuis cette époque jusqu’à la nôtre. La sagesse humaine n’a jamais inventé un si court récit qui contient autant. Le langage humain n’a jamais décrit en si peu de mots une telle quantité de vérités historiques. Le doigt de Dieu est là. Prenons bien garde à la leçon.

Avec quel intérêt et étonnement le roi a-t-il dû écouter tandis qu’il était informé par le prophète que son royaume était la tête d’or de la magnifique statue. Daniel informa le roi que le Dieu du ciel lui avait donné ce royaume, et l’avait fait souverain de toutes choses. Cela pour l’empêcher de penser qu’il était parvenu seul à sa position grâce à son propre pouvoir et à sa sagesse, et pour que la gratitude de son coeur soit dirigée vers le vrai Dieu.

Le royaume de Babylone qui finalement donna la nation représentée par la tête d’or de la grande statue, fut fondée par Nimrod, l’arrière petit-fils de Noé, plus de deux mille ans avant Jésus-Christ. «Kouch engendra aussi Nimrod; c’est lui qui le premier, fut un vaillant chasseur devant l’Eternel; c’est pourquoi l’on dit: Comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel. Il régna d’abord sur Babel [Babylone], Erec Accad et Calné, au pays de Schinear» (Genèse 10:8-10). Il semble que Nimrod fonda aussi la cité de Ninive, qui devint plus tard la capitale de l’Assyrie (Voir Genèse 10:11).

Accomplissement du rêve.--L’empire Babylonien fut établi par le général Nabopolassar qui devint aussi roi. Quand il mourut en 604 av. J.-C. son fils Nébucadnetsar devint roi. Campbell Thompson déclare: «Les événements ont déjà montré que Nébucadnetsar était un commandant énergique et brillant, et un homme physiquement fort, pleinement digne de succéder à son père. Il était devenu le plus grand homme de son époque et du Proche Orient, comme soldat, homme d’état et architecte. Si ses successeurs avaient été comme lui au lieu d’être des garçons inexpérimentés ou des dilettantes sans vigueur, les Perses auraient rencontré un sérieux problème à Babylone. ‘Toutes les nations lui seront soumises, à lui, à son fils, et au fils de son fils, jusqu’à ce que le temps de son pays arrive’ (Jérémie 27:7).»

Jérusalem fut prise par Nébucadnetsar dans la première année de son règne, et la troisième année de Jojakim, roi de Juda (Daniel 1:1), en 606 av. J.-C. Nébucadnetsar régna deux ans avec son père, Nabopolassar. C’est sur cette base que les Juifs calculèrent son règne, mais les Chaldéens se basèrent sur la date où il commença à régner seul, en 604 av. J.-C., comme mentionné ci-dessus. Quant aux successeurs de Nébucadnetsar, l’autorité citée ajoute: «Nébucadnetsar mourut en Août ou Septembre de l’année 562 av. J.-C., et son fils Amel-Marduk, que Jérémie appelle Evil-Merodach [Jérémie 52:31; 2 Rois 25:27], lui succéda (562-560 av. J.-C.). Il ne lui a été accordé que peu de temps pour prouver sa valeur; et les deux années de son court règne sont suffisantes pour montrer que les conditions politiques étaient à nouveau hostiles à la maison royale.»

Plus tard, les souverains Babyloniens, au pouvoir faible, ne parvinrent pas à égaler le règne de Nébucadnetsar. Cyrus roi de Perse, assiégea Babylone, et la prit par stratagème.

La caractéristique de l’empire Babylonien est indiquée par la tête d’or. Il fut le royaume doré de l’âge d’or. Babylone, sa métropole, s’éleva à une hauteur jamais atteinte par aucun de ses successeurs. Située dans le jardin de l’Orient, elle formait un carré parfait, qui avait, dit-on, 60 milles [environ 96 kilomètres] de périmètre, chaque côté étant de 15 milles [24 kilomètres], entourée par une muraille estimée à 200 ou 300 pieds de haut [60 ou 90 mètres] et épaisse de 87 pieds [25 mètres], entourée d’une douve ou fossé, d’une capacité cubique égale à la muraille elle-même; divisée en carrés par ses nombreuses rues, chacune de 150 pieds de large [45 mètres], se croisant à angle droit, toutes rectilignes et bien nivelées; ses 225 milles carrés [576 kilomètres carrés] de superficie occupaient des terrains et des jardins luxuriants, parsemés de magnifiques demeures--cette citée avec ses 60 milles [96 kilomètres] de douves, ses 60 milles [96 kilomètres] de murailles extérieures; avec dans son centre, 30 milles [48 kilomètres] de fleuve canalisé; ses portes de cuivre solide, ses jardins suspendus s’élevant de terrasses en terrasses jusqu’à atteindre en hauteur les murs eux-mêmes, son temple de Bel de 3 milles [5 kilomètres] de circonférence, ses deux palais royaux, l’un de 3 milles et demi [6 kilomètres] et l’autre de 8 milles [un peu plus de 12 kilomètres] de circonférence, avec son tunnel sous l’Euphrate reliant ces deux palais; ses arrangements parfaits et confortables, ses ornements, ses défenses, et ses ressources illimitées--cette citée, qui contenait beaucoup de merveilles du monde, était elle-même une autre merveille encore plus prodigieuse. Là, avec la terre entière prosternée à ses pieds, comme une reine d’une grandeur sans égale, qui reçut de la plume inspirée le titre brillant de: «gloire des royaumes, la beauté de l’excellence Chaldéenne» se dressa cette cité, capitale de ce royaume représenté par la tête d’or de la grande statue de l’histoire.

Telle était Babylone, avec Nébucadnetsar dans la force de l’âge, audacieux, vigoureux, et émérite, siégeant sur son trône, quand Daniel franchit ses murs pour servir comme captif dans ses palais splendides pour soixante-dix ans. Là, les enfants de Dieu, plus opprimés que réconfortés par la gloire et la prospérité du pays de leur captivité, suspendirent leurs harpes aux saules pleureurs des rives de l’Euphrate, et pleurèrent au souvenir de Sion.

Là, commença la captivité de l’église dans le sens le plus large; c’est à partir de ce moment là, que le peuple de Dieu a été soumis aux pouvoirs terrestres, et fut plus ou moins opprimé par eux. Ainsi en sera-t-il jusqu’à ce que toutes les puissances de la terre se rendent finalement à Celui qui a le droit de régner. Et voici que ce jour de délivrance approche rapidement.

Non seulement Daniel, mais tous les enfants de Dieu, du plus petit au plus grand, du plus humble au plus élevé rentreront bientôt dans une autre ville. Ce n’est pas seulement une cité de 60 milles [96 kilomètres], mais de 15 000 milles [2400 kilomètres] de périmètre; une citée dont les murs ne sont pas de bitume et de brique, mais de pierres précieuses et de jaspe; dont les rues ne sont pas pavées, lisses et belles comme celles de Babylone, mais d’or transparent; dont le fleuve n’est pas l’Euphrate mais le fleuve de la vie; dont la musique n’est pas celle des soupirs et des lamentations du coeur brisé des captifs, mais l’émouvant hymne de victoire sur la mort et le tombeau des multitudes rachetées qui s’élèvera; dont la lumière n’est pas la lumière intermittente de la terre, mais l’incessante et ineffable gloire de Dieu et de l’Agneau. Ils viendront dans cette cité non comme des captifs entrant dans un pays étranger, mais comme des exilés retournant à la maison de leur père; pas comme dans un lieu où leur courage sera atteint par des mots tels que «esclavage», «servitude» et «oppression» mais les douces paroles de, «foyer», «liberté», «paix», «pureté», «inexprimable félicité», et «vie éternelle»\1 qui feront tressaillir leurs âmes avec délice et pour toujours. Oui, nos bouches seront remplies de rires et nos langues de chants, lorsque Dieu ramènera Sion de la captivité (Psaume 126:1,2; Apocalypse 21:1-27).

VERS. 39: «Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien; puis un troisième royaume qui sera d’airain, et qui dominera sur toute la terre.»

Nébucadnetsar régna quarante trois ans, et les souverains suivants lui succédèrent: Son fils, Evil-Merodach, deux ans; Neriglissar, son gendre, quatre ans; Laborosoarchod, fils de Neriglissar, neuf mois, qui n’est pas pris en compte dans le canon de Ptolémé car il n’a pas régné une année; et finalement, Nabonide, dont le fils, Belschatsar, petit-fils de Nébucadnetsar, était associé avec lui sur le trône.

"La preuve de cette association est contenue dans les cylindres de Nabonide trouvés à Mugheir, où la protection des dieux est demandée sur Nabu-nadid et son fils Bel-shar-uzur, dont l’association impliquait que le second régnerait plus tard. (British Museum Series, Vol. I, pl. 68, Nº.1) Cette association eut lieu, au plus tard, en 540 av. J.-C., la quinzième année de Nabonide, puisque la troisième année de Belschatsar est mentionnée dans Daniel 8:1. Si Belschatsar était un fils de la fille de Nébucadnetsar mariée à Nabonide après qu’il devint roi, il ne pouvait avoir plus de quatorze ans la quinzième année du règne de son père.»

La chute de Babylone.--Lors de la première année de Neriglissar, seulement deux ans après la mort de Nébucadnetsar, la guerre fatale éclata entre les Babyloniens et les Mèdes, et aboutit à la défaite du royaume Babylonien. Cyaxare, roi des Mèdes, qui est appelé «Darius» dans Daniel 5: 31, appela à son aide son neveu Cyrus d’origine Perse. La guerre fut une suite de succès ininterrompus pour les Mèdes et les Perses, jusqu’à la dix-huitième année de Nabonide (la troisième année de son fils Belschatsar), Cyrus mit le siège devant Babylone, la seule citée de tout l’Orient qui lui résistait encore. Les Babyloniens se rassemblèrent à l’intérieur de leurs murs apparemment imprenables, avec des provisions à leur portée pour vingt ans et, dans les limites de leur grande cité, suffisamment de terres cultivables pour nourrir les habitants et la garnison durant une période indéfinie. Ils se moquaient de Cyrus depuis leurs hautes murailles, et tournaient en dérision leurs efforts apparemment vains pour les soumettre. Selon toute probabilité humaine, ils avaient de bonnes raisons pour se croire en sécurité. A vues humaines, jamais cette cité ne pourrait être prise par les méthodes de guerre de cette époque. En conséquence, ils respiraient aussi librement et dormaient aussi profondément que s’il n’y avait aucun ennemi autour de leurs murailles assiégées. Mais Dieu avait décrété que l’orgueilleuse et méchante cité allait tomber de son trône glorieux. Et lorsqu’Il parle, quel est le bras mortel capable de mettre en échec Sa parole?

Dans leur sentiment de sécurité, repose la source de leur danger. Cyrus résolut de prendre par un stratagème ce qu’il n’avait pas pu obtenir par la force. Apprenant qu’une fête annuelle approchait, fête durant laquelle toute la cité s’adonnait à l’hilarité et aux festivités, il choisit cette date pour mettre son projet à exécution.

Il n’y avait pour lui aucune façon d’entrer dans la cité, à moins qu’il puisse trouver l’endroit où l’Euphrate entrait et sortait sous les murailles. Il résolu de faire du lit du fleuve son chemin pour pénétrer à l’intérieur du bastion de son ennemi. Pour cela, l’eau dut être détournée du canal traversant la cité. Dans ce but, dans la soirée du jour de fête mentionné plus haut, il détacha un corps de soldats pour détourner la rivière, à une heure donnée, dans le lac artificiel, à une courte distance en amont de la cité; un autre corps de soldats prit position à l’endroit où la rivière entrait dans la cité; et un troisième se positionna à 15 milles [24 kilomètres] en aval, là où le fleuve ressort de la cité. Les deux derniers corps avaient reçu l’instruction d’entrer dans le canal dès que le fleuve pourrait être passé à gué, et dans les ténèbres de la nuit, trouver leur chemin sous les murailles, et presser le pas jusqu’au palais du roi où ils surprendraient et tueraient les gardes, et captureraient ou massacreraient le roi. Quand l’eau fut détournée dans le lac, le fleuve fut bientôt suffisamment bas pour être passé à gué, et les soldats suivirent son canal jusque dans le coeur de la cité de Babylone.

Mais, tout cela aurait été en vain si la ville entière ne s’était pas laissée aller, durant cette nuit fatidique, à la négligence, à l’abandon, et la présomption, conditions sur lesquelles Cyrus comptait en grande mesure pour l’exécution de son dessein. De chaque côté du fleuve, à travers toute la ville, il y avait de hautes murailles d’une épaisseur égale à celle des murs extérieurs. Dans ces murailles il y avait des portes de bronze énormes, qui lorsqu’elles étaient fermées et gardées, empêchaient toute entrée, depuis le lit du fleuve, dans l’une des rues qui croisaient le fleuve. Si les portes avaient été fermées à ce moment-là, les soldats de Cyrus auraient pu traverser la ville par le lit du fleuve et ils en seraient ressortis, sans pouvoir la soumettre.

Mais dans l’ivresse et les orgies de cette nuit fatale, les portes qui donnaient sur le fleuve furent laissées ouvertes, comme le prophète Esaïe l’avait prédit longtemps à l’avance, par ces mots: «Ainsi parle l’Eternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois, pour lui ouvrir les portes, afin qu’elles ne soient plus fermées» (Esaïe 45:1). L’entrée des soldats perses ne fut pas perçue. Beaucoup de joues auraient pâli de terreur si la subite baisse du fleuve avait été remarquée et son effrayante signification comprise. Bien des langues auraient donné l’alarme à travers la ville si les silhouettes noires des armées ennemies avaient été aperçues parcourant furtivement leur chemin vers la citadelle de leur supposée sécurité. Mais pas un ne vit la soudaine baisse des eaux; pas un ne remarqua l’entrée des guerriers perses; pas un ne veilla à ce que les portes qui donnaient sur le fleuve soient fermées et gardées; pas un ne se préoccupa d’autre chose que de voir comment plonger plus profondément et avec plus de témérité dans la débauche bestiale. La luxure de cette nuit coûta aux Babyloniens leur royaume et leur liberté. Ils entrèrent dans leur bestiales festivités, soumis au roi de Babylone; ils se réveillèrent esclaves du roi de Perse.

Les soldats de Cyrus firent d’abord connaître leur présence dans la cité par l’attaque des gardes royaux dans le vestibule du palais du roi. Belschatsar ne tarda pas à connaître la cause du tapage, et il mourut en combattant pour sa vie. Ce festin est décrit dans le cinquième chapitre du livre de Daniel, et la scène se termine par le simple rapport: «Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius le Mède s’empara du royaume, étant âgé de soixante-deux ans».

L’historien Prideaux dit: «Darius le Mède, c’est-à-dire Cyaxare, l’oncle de Cyrus, prit le royaume, parce que Cyrus lui concéda le titre de toutes ses conquêtes aussi longtemps qu’il vivrait.»

Le premier empire symbolisé par la tête d’or de la grande statue eut une fin infâme. Il est naturel de supposer que le conquérant, devenant possesseur d’une cité aussi majestueuse que Babylone, surpassant de loin tout autre chose dans le monde, voudrait la prendre comme siège de son empire, et la maintenir dans toute sa splendeur. Mais Dieu avait dit que cette cité deviendrait un tas de décombres, et une habitation pour les animaux du désert; que ces maisons seraient pleines de chacals; que les bêtes sauvages des îles hurleraient dans ses habitations désolées, et qu’il y aurait des chiens sauvages dans ses palais. (Voir Esaïe 13:19-22). Elle devait d’abord être laissée déserte. Cyrus établit sa seconde capitale à Suse, une ville célèbre dans la province d’Elam, à l’est de Babylone, sur la rive du fleuve Choaspes, un affluent du Tigre. Cela se fit probablement dans la première année où il régna seul.

Comme l’orgueil des Babyloniens fut profondément blessé par cet acte, dans la cinquième année de Darius Hystaspe, en 517 av. J. C., ils se rebellèrent et attirèrent à nouveau sur eux-mêmes toute les forces de l’empire Perse. La ville fut prise une fois de plus par stratagème. Darius emporta les portes d’airain de la ville et abattit les murs de deux cent coudées à cinquante coudées. Ce fut le début de sa destruction. Cet acte, la laissa exposée aux ravages de toute bande hostile. Xerxès [Assuérus] à son retour de Grèce, pilla le temple de Bel de ses immenses richesses, et réduisit sa structure élevée en une ruine. Alexandre le Grand essaya de le reconstruire, mais après avoir employé dix mille hommes pendant deux mois pour nettoyer les décombres, il mourut à la suite d’une ivresse excessive et de la débauche, et les travaux furent suspendus. En l’an 294 av. J. C., Séleucos Nicator bâtit la ville de la Nouvelle Babylone à proximité de l’ancienne cité, et il employa une grande partie des matériaux et de nombreux habitants de la vieille ville, pour bâtir et peupler la nouvelle. A présent, presque vidée de ses habitants, la négligence et le délabrement parlaient d’une façon terrible de la vielle ville. La violence des princes Parthes hâta sa ruine. Vers la fin du quatrième siècle, elle était utilisée par les rois Perses comme enclos pour les bêtes sauvages. A la fin du douzième siècle, selon un célèbre voyageur, les nombreuses ruines restantes du palais de Nébucadnetsar étaient si pleines de serpents et de reptiles venimeux qu’elles ne pouvaient pas être inspectées attentivement sans grand danger. Et aujourd’hui, il ne reste presque plus assez de ruines pour marquer l’endroit où, autrefois, s’élevait la plus grande, la plus riche et la plus orgueilleuse cité de l’ancien monde.

Ainsi, les ruines de la grande Babylone nous montrent comment Dieu exécute avec précision Sa Parole, et fait apparaître les doutes du scepticisme comme une cécité volontaire.

"Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien". Ici, l’emploi du mot «royaume», montre que les différentes parties de cette statue représentent des royaumes, et pas des rois particuliers. Il s’ensuit que, lorsqu’il est dit de Nébucadnetsar: «C’est toi qui est la tête d’or», bien que le pronom personnel soit utilisé, c’est du royaume et non du roi dont il est question.

L’empire médo-perse.--L’empire suivant, celui des Mèdes et des Perses, correspond à la poitrine et aux bras d’argent de la grande statue. Il devait être inférieur au royaume précédent. Dans quel aspect fut-il inférieur? Pas en pouvoir puisqu’il conquit Babylone. Pas en extension, car Cyrus asservit tout l’Orient depuis la mer Egée jusqu’au fleuve Indus, et ainsi, il battit un empire plus étendu. Mais il était inférieur en richesses, en luxe et en magnificence.

Du point de vue des Saintes Ecritures, le principal événement qui eut lieu sous l’empire Babylonien fut la captivité d’Israël; sous l’empire médo-perse ce fut la restauration d’Israël dans son propre pays. A la prise de Babylone, Cyrus, dans un geste de courtoisie, assigna la première place du royaume à son oncle Darius, en 538 av. J. C. Mais deux ans plus tard, Darius mourut, laissant Cyrus seul monarque de tout l’empire. Cette année là, où les soixante-dix années de captivité prenaient fin, Cyrus publia son fameux décret pour le retour des Juifs et la reconstruction de leur temple. C’était la première partie du grand décret pour la restauration et la reconstruction de Jérusalem (Esdras 6:14), qui fut complété dans la septième année du règne d’Artaxerxès, en 457 av. J. C., une date très importante, comme nous le verrons plus loin.

Après un règne de sept ans, Cyrus laissa le royaume à son fils Cambyse, qui régnera sept ans et cinq mois, jusqu’en 522 av. J. C. Dix monarques régnèrent entre cette date et l’année 336 av. J. C. L’année 335 av. J. C. est consignée comme la première année de Darius Codoman, le dernier des rois Perses. Cet homme, selon Prideaux, était de stature noble, il était grand, d’une grande bravoure et de bonne et généreuse disposition. Il eut la mauvaise fortune d’avoir à faire face à quelqu’un qui était un agent de l’accomplissement de la prophétie, et il n’avait aucune qualification, naturelle ou acquise qui pût lui donner le succès dans cette lutte inégale. A peine était-il sur le trône qu’il dut faire face à son formidable ennemi, Alexandre, à la tête des soldats grecs, se préparant à le renverser.

Nous laissons aux historiens, spécialistes en la matière, la cause et les détails de la lutte entre les Grecs et les Perses. Il suffit de dire que le moment décisif eut lieu dans la plaine d’Arbèles en 331 av. J. C., où les Grecs, bien qu’à un contre vingt, remportèrent la victoire décisive. Alexandre devint le maître absolu de l’empire Perse avec une extension jamais atteinte par aucun de ses propres rois.

L’empire grec.--"Puis un troisième royaume, qui sera d’airain,. . . dominera sur toute la terre», avait dit le prophète. Les paroles inspirées qui impliquèrent dans leur accomplissement une succession de gouvernements mondiaux sont brèves et rares. Dans le kaléidoscope politique toujours changeant, la Grèce entra dans le champ visuel pour être, durant un temps, le seul objet d’attention, en tant que troisième empire universel de la terre.

Après la bataille qui décida du sort de l’empire, Darius essaya de rallier les restes anéantis de son armée, pour défendre son royaume et ses droits. Mais de toute son armée, au début si nombreuse et bien équipée, il ne put réunir une force suffisante avec laquelle envisager de risquer un autre engagement avec les Grecs victorieux. Alexandre le poursuivit sur les ailes du vent. A plusieurs reprises, Darius échappa de justesse à son ennemi qui le traquait avec rapidité. Finalement, trois traîtres, Bessus, Nabarzane, et Barsaente, saisirent le prince infortuné, l’enfermèrent dans une charrette, et s’enfuirent avec leur prisonnier vers la Bactriane. Leur dessein était de sauver leurs propres vies en livrant leur roi, si Alexandre les poursuivaient. Celui-ci, apprenant la dangereuse position de Darius entre les mains des traîtres, se mit lui-même immédiatement à leur poursuite avec la partie la plus légère de son armée. Après plusieurs jours d’une marche forcée, ils atteignirent les traîtres. Ceux-ci, obligèrent Darius à monter à cheval pour aller plus vite. Devant son refus de le faire, ils lui infligèrent plusieurs blessures mortelles, puis ils abandonnèrent le moribond dans le char, et s’enfuirent à cheval.

Lorsqu’Alexandre arriva, il ne put que contempler la forme inerte du roi Perse, qui quelques mois auparavant s’asseyait sur le trône de l’empire universel. Le désastre, la défaite, et la désertion s’étaient abattus soudainement sur Darius. Son royaume fut conquis, ses trésors saisis, et sa famille réduite à la captivité. Maintenant, sauvagement tué par les mains des traîtres, son corps gisait ensanglanté dans un char rustique. La vue du spectacle mélancolique amenèrent des larmes dans les yeux d’Alexandre, pourtant accoutumé à toutes les horribles vicissitudes et les scènes sanglantes de la guerre. Lançant son manteau sur le corps, il ordonna qu’il soit convoyé jusqu’aux dames de la famille royale qui étaient captives à Suse, et il utilisa une partir de son trésor personnel pour lui offrir des funérailles royales.

Lorsque Darius mourut, Alexandre vit la place libérée de son formidable ennemi. Dès lors, il put passer son temps à sa façon, parfois jouissant du repos et du plaisir, d’autres fois partant à nouveau à la poursuite de quelques petites conquêtes. Il entreprit une grandiose campagne contre l’Inde, parce que se souvenant de la légende Grecque, Bacchus et Hercule, deux fils de Jupiter, dont il prétendait être aussi le fils, avaient fait de même. Avec une arrogance méprisable, il réclama des honneurs divins pour sa personne. Librement et sans aucune provocation, il abandonnait les villes conquises à la merci de ses troupes militaires sanguinaires et licencieuses. Il tuait fréquemment ses amis et ses favoris dans la frénésie de ses beuveries. Il encourageait tellement les soûleries parmi ses partisans que durant l’une d’elles, vingt d’entre eux moururent comme résultat de leur ivresse. Pour rentrer dans le détail, après être resté longtemps assis, buvant continuellement, il fut immédiatement invité à une autre orgie, durant laquelle, après avoir bu en l’honneur de chacun des vingt invités présents, l’histoire nous dit, bien qu’elle puisse paraître incroyable, qu’il but deux fois le contenu total de la coupe d’Hercule, d’une contenance approximative de six litres. Il fut pris d’une violente fièvre, de laquelle il mourut onze jours plus tard, le 13 Juin 323 av. J. C., alors qu’il était au seuil de l’âge mûr, dans sa trente-deuxième année.

VERS. 40: «Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer; de même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme le fer qui met tout en pièces.»

La monarchie de fer de Rome.Jusqu’ici, tous les commentateurs sont en général d’accord quant à l’application de cette prophétie. Tous reconnaissent que Babylone, l’empire Médo-Perse et la Grèce sont représentés respectivement par la tête d’or, le thorax et les bras d’argent, les flancs d’airain. Mais alors qu’il n’y a jusque là aucun motif pour une diversité de vues, il existe cependant une différence d’interprétation quant au royaume symbolisé par la quatrième partie de la grande statue: les jambes de fer. Quel royaume succéda à la Grèce dans l’empire mondial, puisque les jambes de fer représente le quatrième empire de la série? Le témoignage de l’histoire est vaste et explicite sur ce point. Un royaume concorde, et un seul, à savoir Rome. Il conquit la Grèce; il asservit toutes les choses; comme le fer, il mit tout en pièces et blessa tout.

Newton Bishop dit: «Les quatre différents métaux doivent représenter quatre nations différentes: et comme l’or représente les Babyloniens, l’argent les Perses, et l’airain les Macédoniens; aussi, le fer ne peut représenter encore les Macédoniens, mais il doit nécessairement indiquer une autre nation: et nous nous risquons à dire qu’il n’y a pas une nation sur la terre, à laquelle appliquer cette description, si ce n’est celle des Romains.»

Gibbon, reprenant les images symboliques de Daniel, décrit cet empire de cette façon:

"Les armées de la République, parfois vaincues dans la bataille, toujours victorieuses dans la guerre, avancèrent à marche rapide vers l’Euphrate, le Danube, le Rhin, et l’océan; et les parties de la statue en or, ou en argent, ou en airain, qui purent servir à représenter les nations et leurs rois, furent successivement brisées par la monarchie de fer de Rome.»

Au début de l’ère chrétienne, cet empire comprenait tout le sud de l’Europe, la France, l’Angleterre, la plus grande partie des Pays-Bas, la Suisse, le sud de l’Allemagne, la Hongrie, la Turquie, et la Grèce, sans parler de ses possessions en Asie et en Afrique. Par conséquent, Gibbon peut dire de cela:

"L’empire Romain remplissait le monde, et quand cet empire tomba aux mains d’une seule personne, le monde devint une sûre et triste prison pour ses ennemis. . . Résister était fatal, et il était impossible de fuir.»

Il faut remarquer, qu’au début, le royaume est décrit comme étant totalement aussi fort que le fer. Ce fut la période de sa force, durant laquelle il a été comparé à un colosse puissant se jetant sur les nations, les conquérant toutes, et donnant des lois au monde. Mais cela ne pouvait continuer ainsi.

VERS. 41: «Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l’argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile.»

Rome divisée.La fragilité symbolisée par l’argile, appartient aussi bien aux pieds qu’aux orteils. Rome, avant sa division en dix royaumes, perdit de cette force du fer qu’elle possédait à un degré important pendant les premiers siècles de son avance rapide. Le luxe, accompagné de l’effémination et de la dégénérescence, qui détruisent aussi bien les nations que les individus, commencèrent à corroder et à affaiblir ses nerfs de fer, et prépara ainsi le chemin à sa désintégration en dix royaumes.

Les jambes de fer de la statue se terminent par les pieds et les orteils. Notre attention est attirée sur les orteils, au nombre de dix bien sûr, par leur mention précise dans la prophétie. Le royaume représenté par cette partie de la statue, à laquelle les orteils appartenaient, était finalement divisé en dix parties. Par conséquent, la question qui nous vient naturellement à l’esprit est la suivante: les dix orteils de la statue représentent-ils les dix divisions finales de l’empire romain? Nous répondons, oui.

La statue de Daniel 2 est en parallèle exact avec les quatre bêtes de la vision de Daniel 7. La quatrième bête représente le même royaume que les jambes de la statue. Les dix cornes de la bête correspondent naturellement aux dix orteils de la statue. Ces cornes sont clairement identifiées comme étant dix rois qui s’élèveront. Ils sont des royaumes aussi indépendants que le sont les bêtes elles-mêmes, car il est parlé précisément des bêtes de la même manière: «Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s’élèveront» (Daniel 7:17). Ils ne représentent pas une lignée de rois successifs, mais des rois ou des royaumes qui existèrent à la même époque, car trois d’entre eux sont renversés par la petite corne. Les dix cornes, sans l’ombre d’un doute, représentent les dix royaumes de la Rome divisée.

Nous avons vu que dans l’interprétation de la statue que Daniel donne, il utilise le mot «roi» et «royaume» de façon interchangeable, le premier signifiant la même chose que le dernier. Dans le verset 44 il dit «dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume». Ceci prouve qu’au moment où le royaume de Dieu sera installé, il existera plusieurs rois. Il ne peut s’agir des quatre royaumes précédents, car il serait absurde d’utiliser un tel langage en référence à une dynastie de rois, puisque ce sera à l’époque du dernier roi seulement, et pas à une des époques précédentes, que le royaume de Dieu sera installé.

Les dix royaumes.--Ici, une division de dix nous est donc présentée; et que doit-elle nous indiquer symboliquement? Rien que les orteils de la statue. A moins que ce soit leur seule signification, nous sommes laissés complètement dans le noir quant à la nature et à l’étendue de la division que la prophétie révèle. Ce serait jeter un sérieux doute sur la prophétie elle-même que d’admettre cela. Nous sommes donc amenés à conclure que les dix orteils de la statue désignent les dix parties de l’empire romain divisé.

Cette division eut lieu entre les années 351 et 476 de notre ère. Cette dissolution couvrit donc une période de 125 ans, depuis le milieu du quatrième siècle jusqu’au dernier quart du cinquième siècle. Aucun des historiens que nous connaissons ne place le commencement du démembrement de l’empire romain avant 351, et il y a un accord général pour fixer sa fin en 476 ap. J.-C. Quant aux dates intermédiaires, c’est-à-dire, le moment précis où chacun des dix royaumes s’élève sur les ruines de l’empire romain, il y a une certaine différence d’opinion parmi les historiens. Cela n’a rien d’étrange si nous considérons que ce fut une époque de grande confusion et que la carte de l’empire romain subit de nombreux changements brusques et violents, pendant que la trajectoire des nations hostiles qui se précipitaient sur son territoire le traversait et le retraversait dans un labyrinthe de confusion. Mais tous les historiens s’accordent pour reconnaître que dix royaumes distincts surgirent du territoire de la Rome occidentale; et nous pouvons en toute sécurité leur fixer la période entre les dates citées plus haut; à savoir, 351 et 476 ap. J.-C.

Les dix nations qui contribuèrent le plus à la destruction de l’empire romain, et qui à un certain moment de leur histoire occupèrent respectivement des portions du territoire romain en tant que royaumes séparés et indépendants, peuvent être énumérées (sans tenir compte de la date de leur établissement) comme suit: les Huns, les Ostrogoths, les Wisigoths, les Francs, les Vandales, les Suèves, les Burgondes, les Hérules, les Anglo-Saxons, et les Lombards. La connexion entre ceux-ci et quelques nations modernes de l’Europe, est encore décelable dans les noms: Angleterre, Bourgogne, Lombardie, France, etc.

Mais on peut se demander: Pourquoi les deux jambes n’indiquent-elles pas, elles aussi, une division comme les orteils? N’est-il pas illogique de dire que les orteils désignent une division et pas les jambes, ou bien que les jambes indiquent une division et pas les orteils? Nous répondons que la prophétie doit elle-même diriger nos conclusions sur ce sujet; car si elle ne dit rien d’une division en relation avec les jambes, elle introduit le thème de la division en arrivant aux pieds et aux orteils. Le récit dit: «Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé». Aucune division ne pouvait avoir lieu, ou du moins elle n’est pas mentionnée, jusqu’à ce que l’élément débilitant soit introduit; et nous ne la trouvons qu’en arrivant aux pieds et aux orteils. Mais nous ne devons pas comprendre que l’argile désigne une division et le fer une autre, parce qu’après le fractionnement du royaume qui existait depuis longtemps, aucun des fragments ne fut aussi fort que le fer originel, mais tous étaient dans un état de faiblesse représenté par le mélange du fer et de l’argile.

Par conséquent, il est inévitable de conclure que le prophète a formulé ici le rapport de cause à effet. L’introduction de la faiblesse de l’argile, quand nous arrivons aux pieds, aboutit à la division du royaume en dix parties, représentées par les dix orteils; et ce résultat, ou cette division, est suggéré par l’allusion subite de la pluralité des rois contemporains. Donc, tant que nous ne trouvons pas d’évidence que les jambes représentent une division, mais plutôt de sérieuses objections contre une telle opinion, nous avons de bonnes raisons de supposer que les orteils représentent une division, telle qu’elle est soutenue ici.

En outre, chacune des quatre monarchies avait son territoire particulier, qui était celui de son royaume, et où nous devons chercher les événements principaux de son histoire annoncée par le symbole. Nous ne devons donc pas chercher ces divisions de l’empire Romain dans le territoire anciennement occupé par Babylone, par la Perse, ou la Grèce, mais dans le territoire de l’empire Romain, qui fut connu comme l’empire de l’Occident. Rome conquit le monde, mais le royaume de Rome, à proprement parlé, se trouvait à l’ouest de la Grèce. Ce royaume était celui représenté par les jambes de fer. C’est donc là qu’il nous faut chercher ces dix royaumes, et là, nous les trouverons. Nous ne sommes pas obligés de mutiler ou de déformer le symbole pour qu’il représente, avec exactitude, les événements historiques.

VERS. 43: «Tu as vu le fer mêlé avec l’argile, parce qu’ils se mêleront par des alliances humaines; mais ils ne seront point unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’allie point avec l’argile.»

Rome, dernier empire universel.--Avec Rome, le dernier empire universel est tombé. Jusqu’alors il était possible qu’une nation, après avoir atteint la supériorité sur ses voisins par ses prouesses, sa bravoure, et sa science de la guerre, consolide ses conquêtes en un vaste empire. Mais quand Rome tomba, ces possibilités disparurent pour toujours. Le fer, mêlé à l’argile, perdit sa force de cohésion. Aucun homme, ni aucune association d’hommes ne peut consolider les fragments. Ce point a été tellement repris par d’autres écrivains que nous citerons leurs paroles:

"Dès lors, son état divisé, la force première de l’empire disparut--mais pas de la même façon que cela était arrivé aux autres. Aucun autre royaume ne devait lui succéder, comme ce fut le cas des trois précédents. Il devait continuer, dans cette division en dix royaumes, jusqu’à ce que le royaume de la petite pierre le touche aux pieds pour le briser et en disperser les fragments comme le vent emporte la balle de l’aire en été. Cependant, durant tout ce temps, une partie de sa force devait subsister. Le prophète dit: «Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile» (verset 42). . . Maintes fois les hommes ont rêvé d’élever au-dessus des dominations un royaume puissant. Charlemagne essaya. Charles Quint, Louis XIV et Napoléon également. Mais aucun n’y parvint. Un simple verset de la prophétie était plus fort que toutes leurs armées. . . ‘En partie fort et en partie fragile’ disait la prophétie. Telle a été aussi l’histoire les concernant. . . Dix royaumes sortirent de lui; et ils étaient ‘fragiles’, et ils continuèrent à l’être (en partie fragile). . . Et «en partie fort", c’est-à-dire, qu’il garde encore dans sa fragilité suffisamment de fer pour résister aux tentatives de modelage de la part des autres. ‘Cela n’arrivera pas’, dit l’Eternel. ‘Cela n’a pas eu lieu’ dit le livre d’histoire.

"Mais alors, les hommes peuvent dire: ‘Il reste un autre plan. Si la force ni parvient pas, la diplomatie et la raison d’état le peuvent--nous essaierons’. Et comme la prophétie l’annonce quand elle dit: ‘ils se mêleront par des alliances humaines’ des alliances se feront, dans l’espoir de consolider leur pouvoir, et pour finalement unir leurs royaumes divisés en un seul.

"Et y parviendront-ils? Non. Le prophète répond: ‘Ils ne seront point unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’allie point avec l’argile.’ Et l’histoire de l’Europe, n’est rien d’autre qu’un reportage suivi de l’accomplissement de ces mots. De l’époque de Canute à nos jours, ce fut la politique des monarchies régnantes, le sentier battu qu’elles ont parcouru, pour atteindre un sceptre plus puissant et un empire plus grand. . . Napoléon. . . chercha à obtenir par une alliance ce qu’il n’avait pu obtenir par la force, à savoir, édifier un puissant empire consolidé. Et y parvint-il? Non. La très grande puissance avec laquelle il s’était allié, causa sa destruction, par les troupes de Blücher, dans la campagne de Waterloo! Le fer ne peut pas s’allier avec l’argile.»

Mais Napoléon ne fut pas le dernier à tenter l’expérience. De nombreuses guerres européennes suivirent les efforts du Petit Caporal. Pour éviter de futurs conflits, des dirigeants bienveillants recoururent à des expédients d’alliances pour préserver la paix, à tel point, qu’au début du vingtième siècle, n’importe quel héritier de haut rang d’Europe était apparenté à la famille royale Britannique. La première guerre mondiale démontra la futilité de ces tentatives.

Des horreurs de cette lutte titanesque un idéal naquit, exprimé par le Président Woodrow Wilson, en ces mots: «le monde a été fait pour la démocratie!» Avec la conviction qu’une guerre avait été menée afin d’en finir avec les guerres, on annonçait les droits naturels des minorités, et les principes de l’autodétermination, garantis par une ligue mondiale des nations qui saurait réfréner les dictateurs et punir les agresseurs.

Déjà, à l’ombre même du palais de la Société des Nations, des dirigeants s’élevaient pour détruire la paix mondiale et anéantir l’idéal d’une union mondiale, tout en prêchant une nouvelle révolution sociale. Ils promettaient le triomphe de la culture et d’une union basée sur la supériorité raciale qui assureraient mille ans de paix à la «partie forte» et à la «partie fragile» des nations de l’Europe.

Au milieu de la confusion, du naufrage des nations, de la destruction des institutions, de la perte des trésors accumulés par plusieurs siècles de sacrifices, à travers les yeux obscurcis par le chagrin de la perte de la fleur de sa jeunesse et le viol de ses jeunes filles, le massacre de ses enfants et de ses anciens, à travers les nuages de vapeur du sang humain, un monde affolé regarde anxieusement les signes d’un dénouement. Le mirage insaisissable d’un monde de paix basé sur la confiance d’une solidarité européenne, résultat de désirs irrationnels, reviendra-t-il pour pousser encore les hommes à oublier la déclaration de la parole de Dieu: «ils ne seront point unis l’un à l’autre».

Des alliances seront faites, et il peut paraître que le fer et l’argile fangeuse des pieds et des orteils de la grande statue ont finalement fusionné, mais Dieu a dit: «ils ne seront point unis l’un à l’autre. Les vieilles animosités peuvent sembler avoir disparu, et les dix rois avoir parcouru le chemin de toute la terre, mais «l’Ecriture ne peut être anéantie», (Jean 10:35).

Nous conclurons avec une parole de William Newton: «Et si cependant, comme résultat de ces alliances, ou de toute autre cause, ce nombre est parfois changé, cela ne doit pas nous surprendre. C’est, en effet, précisément ce que la prophétie semble annoncer. Le fer était mêlé à l’argile. Pendant une période, dans la statue, vous ne pouviez pas les distinguer l’un de l’autre. Mais ils n’allaient pas rester dans cet état. «Ils ne seront pas unis l’un à l’autre». La nature des substances le leur interdit et les paroles de la prophétie aussi. Pourtant, ils ont tenté de s’amalgamer--et souvent, il y eut une apparence de mélange des deux éléments. Mais il n’aboutit pas. Et avec quelle emphase marquée l’histoire affirme cette déclaration de la parole de Dieu!»

VERS. 44: «Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main, et qui a brisé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine.»

Le Dieu des cieux établit son royaume.--Ici nous atteignons le sommet de cette prophétie formidable. Quand le temps, dans sa trajectoire en avant, nous amènera à la scène sublime prédite ici, nous aurons atteint la fin de l’histoire humaine. Le royaume de Dieu! Quelle grandiose provision pour une dispensation nouvelle et glorieuse, dans laquelle Son peuple trouvera l’heureuse fin de la tristesse et du cours changeant de ce monde. Quel changement joyeux pour tous les justes, des ténèbres à la gloire, des conflits à la paix, du péché à un monde saint, de la mort à la vie, de la tyrannie et l’oppression à la liberté et aux privilèges bénis du royaume céleste! Quelle glorieuse transition, de la faiblesse à la force, du variable et décadent à l’immuable et l’éternel!

Mais quand ce royaume sera-t-il établi? Pouvons-nous espérer une réponse à une question si importante pour notre race? Ce sont des interrogations au sujet desquelles la Parole de Dieu ne nous laisse pas dans l’ignorance, et dans sa réponse nous voyons la valeur suprême de ce don céleste.

La Bible affirme clairement que le royaume de Dieu était dans le futur à l’époque de la Pâque de notre Seigneur (Matthieu 26:29). Christ n’a pas établi son royaume avant son ascension (Actes 1:6). Il déclara aussi que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu (1 Corinthiens 15:50). Ce fut le sujet d’une promesse faite aux apôtres, et à tous qui aiment Dieu (Jacques 2:5). Il est promis dans le futur au petit troupeau (Luc 12:32). C’est par beaucoup de tribulations que les saints entreront dans le royaume à venir (Actes 14:22). Il sera établi lorsque Christ aura jugé les vivants et les morts (2 Timothée 4:1). Ceci arrivera lorsqu’il viendra dans sa gloire (Matthieu 25:31-34). Nous ne voulons pas dire que le moment exact a été révélé (nous insistons sur le fait qu’il n’a pas été révélé) dans cette prophétie de Daniel 2 ou dans n’importe quelle autre prophétie; mais beaucoup d’indices de sa proximité allaient être présentés, si bien que la génération destinée à voir l’établissement de ce royaume pourrait savoir de façon certaine quand il s’approcherait et faire les préparatifs qui incombent aux enfants de Dieu pour qu’ils participent à toute sa gloire.

Le temps a développé complètement cette grande statue dans toutes ses parties. Elle représente avec la plus grande exactitude les événements politiques importants qu’elle était destinée à symboliser. Elle a été complète durant plus de quatorze siècles. Elle attend d’être brisée par la pierre qui se détache de la montagne sans le secours d’aucune main, c’est-à-dire, le royaume de Christ. Ceci s’accomplira lorsque le Seigneur se révélera au milieu d’une flamme de feu, «pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ» (2 Thessaloniciens 1:8; voir aussi Psaumes 2:8, 9). A l’époque de ces rois, le Dieu du ciel établira un royaume. Durant plusieurs siècles, et aujourd’hui encore, nous vivons à l’époque de ces rois. Si l’on se réfère aux prophéties, le prochain événement sera l’établissement du royaume éternel de Dieu. D’autres prophéties et de nombreux signes montrent de façon évidente que la venue de Christ est proche.

L’église chrétienne primitive interprétait les prophéties de Daniel 2, 7 et 8 comme nous aujourd’hui. Hippolyte, qui vécut entre 160 et 236 de notre ère, et fut, croit-on, disciple d’Irénée, l’un des quatre théologiens les plus grands de son époque, dit dans son exposé sur Daniel 2 et Daniel 7:

"La tête d’or de la statue et le lion représentaient les Babyloniens; la poitrine et les bras d’argent, et l’ours symbolisaient les Mèdes et les Perses; le ventre et les cuisses d’airain, et le léopard représentaient les Grecs, qui exercèrent la suprématie depuis l’époque d’Alexandre le Grand; les jambes de fer, et l’animal terrible et épouvantable, représentaient les Romains, qui conservent actuellement leur supériorité; les doigts de pieds qui étaient en partie de fer et en partie d’argile, et les dix cornes, étaient des emblèmes des royaumes qui ne se sont pas encore élevés; l’autre petite corne qui sort au milieu des autres représente l’antéchrist; la pierre qui frappe la terre et amène un jugement sur le monde était Christ.»

"Parle moi, oh bienheureux Daniel. Donne-moi, je te prie, une pleine assurance. Toi qui prophétisa sur le lion à Babylone où tu fus captif. Toi qui as révélé le futur de l’ours; parce que tu étais encore dans le monde et que tu vis les choses s’accomplir. Ensuite tu me parles du léopard; comment as-tu pu le savoir puisque tu étais au repos? Qui t’instruisit afin d’annoncer ces choses, sinon Celui qui te forma dans le sein de ta mère? Tu dis que c’est Dieu. Tu as parlé avec véracité, et pas faussement. Le léopard s’est élevé; le bouc est venu; il a blessé le bélier, lui a brisé ses cornes et il l’a foulé. Il a été élevé par sa chute. Les quatre cornes se sont dressées sur sa grande corne. Réjouis-toi, bienheureux Daniel! Tu n’as pas été dans l’erreur: toutes ces choses sont arrivées.

"Après cela, tu m’as aussi parlé de l’animal épouvantable et terrible. ‘Il avait de grandes dents de fer et des griffes de cuivre: il mangeait, brisait, et il foulait aux pieds ce qui restait’. Déjà, le fer règne; déjà, il asservit et met tout en pièces; déjà il soumet tous les récalcitrants; déjà nous pouvons voir ces choses nous-mêmes. Maintenant, nous glorifions Dieu d’avoir été instruits par toi.»

La partie de la prophétie qui s’était accomplie à cette époque était claire pour les chrétiens primitifs. Ils voyaient aussi que dix royaumes allaient surgir de l’empire Romain, et que l’antéchrist apparaîtrait parmi lui. Ils attendaient avec impatience et espérance la grande consommation, quand la seconde venue de Christ mettrait un terme à tous les royaumes terrestres, et que le royaume de justice serait établi.

Le royaume à venir! Ceci devrait être le thème de la génération présente. Lecteurs, êtes-vous prêts à vivre ce dénouement? Celui qui entre dans ce royaume n’y demeurera pas simplement durant une vie comme celle que les hommes vivent dans cet état présent. Il ne le verra pas dégénérer, ou vaincu par un royaume plus puissant. Non, il y entre pour participer à tous les privilèges et toutes les bénédictions, et partager ses gloires à tout jamais, parce que ce royaume «ne passera point sous la domination d’un autre peuple.»

Encore une fois, nous te demandons, es-tu prêt? Les conditions pour l’hériter sont très libérales: «Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse» (Galates 3:29). Avez-vous des rapports amicaux avec Christ, le Roi qui vient? Aimez-vous son caractère? Tentez-vous de marcher humblement dans ses pas, et d’obéir à son enseignement? Dans le cas contraire, lisez quel sera votre sort dans le cas des personnages de la parabole, desquels il est dit: «Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, et tuez-les en ma présence» (Luc 19:27). Il n’existera aucun royaume rival où vous pourrez trouver un asile si vous restez son ennemi, car le royaume de Dieu occupera tout le territoire jamais possédé par tous les royaumes de ce monde, passés ou présents. Il occupera toute la terre. Heureux seront ceux à qui le Souverain légitime, le Grand Roi Conquérant, dira à la fin: «Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume, qui vous a été préparé dès la fondation du monde» (Matthieu 25:34).

VERS. 46-49: «46 Alors le roi Nébucadnetsar tomba sur sa face et se prosterna devant Daniel, et il ordonna qu’on lui offrît des sacrifices et des parfums. 47 Le roi adressa la parole à Daniel et dit: En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il révèle les secrets, puisque tu as pu découvrir ce secret. 48 Ensuite le roi éleva Daniel, et lui fit de nombreux et riches présents; il lui donna le commandement de toute la province de Babylone, et l’établit chef suprême de tous les sages de Babylone. 49 Daniel pria le roi de remettre l’intendance de la province de Babylone à Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et Daniel était à la cour du roi.»

Nous devons retourner au palais de Nébucadnetsar, vers Daniel, en présence du roi. Il a fait connaître au monarque le rêve et son interprétation, tandis que les courtisans et les devins et les astrologues déconcertés attendent émerveillés, en silence et dans la crainte.

Nébucadnetsar loue Daniel.--En accomplissement de sa promesse, le roi fit de Daniel un grand homme. Il y a deux choses dans cette vie qui sont supposées faire un grand homme, et ces deux choses furent données par le roi à Daniel: Un homme est considéré grand s’il est très riche; et nous lisons que le roi lui donna de nombreux et riches présents. Si conjointement aux richesses un homme a du pouvoir, certainement du point de vue populaire il est considéré comme un grand homme; et le pouvoir fut octroyé à Daniel dans une grande mesure. Il fut fait gouverneur de la province de Babylone, et chef suprême de tous les sages de Babylone. De manière que Daniel reçut promptement et abondamment sa récompense pour sa fidélité à sa propre conscience et aux commandements de Dieu.

Daniel ne se laissa pas désorienter ou griser par ce signal de victoire et son merveilleux avancement. En premier lieu, il se souvint de ses trois compagnons qui l’assistèrent dans son inquiétude au sujet de l’affaire du roi. Comme ils l’aidèrent par leurs prières, il résolut de les faire participer à ses honneurs. A sa demande, les affaires de Babylone leur furent confiées, tandis que Daniel s’asseyait à la porte du roi. La porte était le lieu où se tenaient les réunions et où les sujets de grande importance étaient traités. Le récit nous déclare simplement que Daniel devint le principal conseiller du roi.

Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse
Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse (Daniel), Chapitre 1: Un Captif a la Cour de Babylone
Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse (Daniel), Chapitre 3: L’Integrite Testee par le Feu
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Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse by Uriah Smith (Copyright 1999-2001) is electronically published with the generous permission of the translator. The French text, which is a translation of the official 1944 English edition of The Prophecies of Daniel and the Revelation by Uriah Smith, was supplied in HTML format. It was reformatted by the curator (who is not the translator) of the Seventh-day Adventist Bible Prophecy Books (http://ourworld.compuserve.com/homepages/clt4) Internet site

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