VERS. 1-4: «1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphèmes. 2 La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux dun ours, et sa gueule comme une gueule de lion: Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. 3 Et je vis lune de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans ladmiration derrière la bête. 4 Et ils adorèrent le dragon, parce quil avait donné lautorité à la bête; et ils adorèrent la bête en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle?»
La mer symbolise «des peuples, des foules, des nations, des langues.» (Apocalypse 17:15). Dans la Bible, une bête est le symbole dune nation ou dune puissance. Parfois, elle représente seulement le pouvoir civil, ou bien le pouvoir ecclésiastique uni au pouvoir civil. Chaque fois que lon voit surgir une bête de la mer, ceci signifie que cette puissance se lève dun territoire fortement peuplé. Si les vents soufflent sur la mer, comme dans Daniel 7:2, 3, ceci indique des agitations politiques, des luttes civiles et des révolutions.
Par le dragon du chapitre antérieur et la bête qui est montrée ici, on nous présente la puissance romaine dans son ensemble, cest-à-dire dans ses deux phases: la païenne et la papale; doù le fait que ces deux symboles ont tous deux sept têtes et dix cornes (Voir les commentaires sur Apocalypse 17:10).
Semblable à un léopard.--La bête à sept têtes et dix cornes, semblable à un léopard, qui nous est présentée ici, symbolise une puissance qui exerce aussi bien lautorité ecclésiastique que civile. Ce point a suffisamment dimportance pour justifier la présentation de certains arguments concluants afin de le prouver.
La chaîne prophétique, dans laquelle ce symbole est présenté, commence avec Apocalypse 12. Les symboles des gouvernements terrestres englobés dans la prophétie sont le dragon dApocalypse 12, la bête semblable à un léopard, et la bête à deux cornes dApocalypse 13. La même chaîne prophétique continue évidemment dans le chapitre 14. DApocalypse 12:1 à Apocalypse 14:5, nous avons donc une chaîne prophétique distincte et complète en elle-même.
Toutes ces puissances nous sont présentées comme des bêtes sauvages persécutant lÉglise de Dieu. La scène débute avec lÉglise symbolisée par une femme attendant impatiemment laccomplissement de la promesse: que la semence de la femme, le Seigneur de gloire, se manifeste parmi les hommes. Le dragon se tenait devant la femme pour dévorer son fils. Son mauvais dessein est tenu en échec, et le fils est enlevé vers Dieu et son trône. Vient ensuite une période durant laquelle lÉglise souffre sévèrement de loppression du dragon, ou de la puissance qui le représente. Dans cette partie de la scène, le prophète regarde occasionnellement lavenir, en une fois presque jusquà la fin, parce que tous les ennemis de lÉglise vont être mus par lesprit du dragon. Dans le verset 1 dApocalypse 13, nous remontons au moment où la bête, semblable à un léopard, successeur du dragon, commence sa carrière. LÉglise souffre lopposition et la persécution de cette puissance pendant la longue période de 1260 ans. Après cette période dopposition, lÉglise connaît un autre conflit, bref mais intense, avec la bête à deux cornes. Ensuite la libération arrive. La prophétie sachève avec lÉglise libre de toutes persécutions, debout, victorieuse avec lAgneau sur le Mont-Sion. Grâces soient rendues à Dieu pour la promesse sûre dune victoire finale!
Le seul personnage qui reste toujours le même dans toutes les scènes, et dont lhistoire est le thème principal de toute la prophétie, est la véritable Église de Dieu. Les autres personnages sont ses persécuteurs, et ils ne sont présentés que parce quils sont tels. Ici, comme introduction, nous soulevons la questionsuivante : quest-ce qui persécute toujours la vraie religion? Une fausse religion. Qui a déjà entendu que le seul pouvoir civil de nimporte quelle nation ait persécuté le peuple de Dieu de sa propre initiative? Les gouvernements peuvent combattre dautres gouvernements pour venger un dommage réel ou imaginaire, ou pour acquérir des territoires et étendre leur pouvoir. Mais les gouvernements ne persécutent pas (remarquez le verbe, ne persécutent pas) les gens pour motif religieux, à moins quils soient sous le contrôle dun système religieux opposé ou hostile.
La bête semblable à un léopard est une puissance persécutrice.--Les puissances présentées dans cette prophétie: le dragon, la bête semblable à un léopard, et la bête à deux cornes des versets 11-17, sont toutes des puissances persécutrices. Elles agissent par rage et hostilité contre le peuple et lÉglise de Dieu. Ce fait est en lui-même une évidence suffisamment concluante quen chacune de ces puissances lélément ecclésiastique ou religieux est le pouvoir contrôleur.
Prenons le dragon. Que symbolise-t-il? La réponse est indéniable: dabord Satan, selon ce que nous avons démontré précédemment; ensuite, lempire romain. Mais ce nest pas suffisant. Personne ne se contentera de cette seule réponse. Elle doit être plus définie. Aussi nous ajoutons: lempire romain dans sa forme païenne, comme tous doivent ladmettre. Mais dès que nous disons païenne, nous introduisons un élément religieux, car le paganisme est un des systèmes les plus gigantesques de fausse religion que Satan ait inventé. Aussi, le dragon est une puissance ecclésiastique à tel point que la caractéristique même qui le distingue est un faux système religieux. Pourquoi le dragon persécutait-il lÉglise de Christ? Il la persécutait parce que le christianisme allait gagner du terrain sur le paganisme, en détruisant ses superstitions, en renversant ses idoles et en démantelant ses temples. Lélément religieux de cette puissance était touché, et la persécution en était le résultat.
Venons-en maintenant à la bête semblable à un léopard, dApocalypse 13. Que symbolise-t-elle? La réponse est: lempire romain. Mais le dragon symbolisait lempire romain. Pourquoi le même symbole ne continue-t-il pas à le représenter? Parce quil y a eu un changement dans le caractère religieux de lempire. Cette bête représente Rome dans sa forme de soi-disant christianisme. Cest ce changement de religion, et ceci seulement, qui rend nécessaire un changement de symbole. Cette bête diffère du dragon par une seule chose: elle présente un aspect religieux différent. Ce serait donc une erreur daffirmer quelle représente simplement le pouvoir civil romain.
Un symbole de la papauté.--Le dragon donne son pouvoir, son trône et une grande autorité à cette bête. Quelle puissance succéda à la Rome païenne? Nous savons tous que ce fut la Rome papale. Il ne nous est pas important pour le moment, de savoir quand et de quelle façon eut lieu ce changement. Ce qui ressort et que tous reconnaissent, cest que la phase suivante et importante pour lempire romain, après sa forme païenne, fut la forme papale. Il ne serait donc pas correct de dire que la Rome païenne donna son pouvoir et son trône à une forme de gouvernement simplement civile qui navait aucun élément religieux. Même en forçant beaucoup limagination, une telle transaction ne peut pas se concevoir. Mais on reconnaît ici deux phases de lempire; et dans la prophétie, Rome est païenne jusquà ce quelle devienne papale. La déclaration que le dragon donne son pouvoir et son trône à la bête semblable à un léopard est une évidence de plus que le dragon dApocalypse 12:3 est utilisé comme symbole de la Rome païenne. Mais derrière chacune de ces puissances, se trouve Satan, qui les dirige dans leur oeuvre impie.
Mais il se peut que quelquun affirme quaussi bien la bête semblable à un léopard que la bête à deux cornes sont nécessaires pour constituer la papauté, et que pour cela le dragon donne à ces deux puissances, son trône et une grande autorité. Mais la prophétie ne le dit pas. Le dragon traite uniquement avec la bête semblable à un léopard. Cest seulement à cette bête quil donne son pouvoir, son trône et une grande autorité. Cest la bête dont lune des têtes est blessée à mort, et qui guérit par la suite; cest derrière cette bête que la terre entière sémerveille; cest la bête qui profère des blasphèmes et qui opprime les saints pendant 1260 ans. Elle fait tout cela avant lapparition de la puissance qui vient après, la bête à deux cornes. Aussi, seule la bête semblable à un léopard symbolise lempire romain dans sa forme papale, dont linfluence dirigeante est ecclésiastique.
Elle est identique à la petite corne.--Pour démontrer ceci plus amplement, il nous suffit de faire un parallèle entre la petite corne de Daniel 7:8, 20, 24. 25 et cette puissance. On verra alors que la petite corne et la bête semblable à un léopard symbolisent la même puissance. On admet généralement que la petite corne symbolise la papauté. Six points peuvent être présentés pour établir son identité:
1.La petite corne est un pouvoir blasphémateur. «Il prononcera des paroles contre le Très-Haut» (Daniel 7:25). La bête semblable à un léopard dApocalypse 13:6, fait la même chose: «Elle ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu.»
2.La petite corne fait «la guerre aux saints et» lemporte sur eux. La bête dApocalypse 13: 7 fait la guerre aux saints et elle les vainc.
3.La petite corne avait une bouche qui parlait avec arrogance (Daniel 7:8, 20). Au sujet de cette bête nous lisons: «elle proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes» (Apocalypse 13:5).
4.La petite corne séleva quand cessa la forme païenne de lempire romain. La bête dApocalypse 13:2 apparaît à ce moment-là; parce que le dragon, cest-à-dire la Rome païenne, lui donne son pouvoir, son trône et une grande autorité.
5.Le pouvoir est donné à la petite corne de subsister un temps, des temps et la moitié dun temps, soit 1260 ans (Daniel 7:25). Le pouvoir est aussi donné à cette bête pendant 42 mois, soit 1260 ans (Apocalypse 13:5).
6.A la fin de la période spécifiée de 1260 ans, les «saints», les «temps» et la «loi» allaient être libérés de la «main» de la petite corne (Daniel 7:25). A la fin de la même période, la bête semblable à un léopard devait être emmenée en «captivité» (Apocalypse 13:10). Ces deux caractéristiques saccomplirent pendant la captivité et lexil du pape, et le renversement de la papauté par la France en 1798.
Ces six points prouvent de façon satisfaisante lidentité de la petite corne et de la bête semblable à un léopard. Quand dans la prophétie nous avons, comme dans ce cas, deux symboles qui représentent des puissances qui apparaissent en même temps sur la scène, qui occupent le même territoire, qui manifestent le même caractère, qui accomplissent la même oeuvre, qui subsistent pendant la même période et qui ont le même sort, ces symboles représentent une même et identique puissance.
Elle reçut une blessure mortelle.--La tête qui reçut une blessure mortelle fut la tête papale. Nous aboutissons à cette conclusion par le principe évident que quand il est parlé dans la prophétie du symbole dun quelconque gouvernement il sapplique à ce gouvernement aussi longtemps que ce symbole le représente. Maintenant Rome est représentée par deux symboles: le dragon et la bête semblable à un léopard, parce quelle présente deux phases: la païenne et la papale; et tout ce qui se dit au sujet du dragon sapplique à la Rome mais seulement sous sa forme païenne, et ce que lon dit de la bête semblable à un léopard ne sapplique quà la forme soi-disant chrétienne de Rome. Jean dit que ce fut lune des têtes de cette dernière bête semblable à un léopard qui fut blessée à mort. En dautres termes, cette blessure fut infligée à la forme de gouvernement qui existait sous lempire romain après son changement du paganisme au christianisme. Il est donc évident que la tête papale fut celle qui fut blessée à mort et dont la blessure fut guérie. Recevoir la blessure correspond à aller en captivité (Apocalypse 13:10). La blessure fut infligée quand le pape fut fait prisonnier par le général français Berthier et la papauté fut abolie pendant un temps en 1798. Dépouillée de son pouvoir civil et ecclésiastique, le pape captif, Pie VI, mourut en exil à Valence dans le Dauphiné, en France, le 29 Août 1799. Mais la blessure mortelle commença à guérir quand la papauté fut rétablie, bien quavec moins de pouvoir quantérieurement, par lélection dun nouveau pape, le 14 Mars 1800.
VERS. 5-10: «5 Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir dagir pendant quarante-deux mois. 6 Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel. 7 Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. 8 Et tous les habitants de la terre ladoreront, ceux dont le nom na pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de lAgneau, qui a été immolé. 9 Si quelquun a des oreilles, quil entende. 10 Si quelquun mène en captivité, il ira en captivité; si quelquun tue par lépée, il faut quil soit tué par lépée. Cest ici la persévérance et la foi des saints.»
Elle profère des blasphèmes.--Cette bête ouvre «sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel.» Nous avons déjà mentionné dans les commentaires sur le livre de Daniel la signification de lexpression: «il prononcera des paroles contre le Très-Haut.» (Daniel 7:25). Dans le verset 5 de ce chapitre de lApocalypse, on utilise des mots similaires, car «elle proférait des paroles arrogantes». Mais on ajoute le mot «blasphèmes», lequel indique de toute évidence que les «paroles arrogantes» sont des déclarations blasphématoires contre le Dieu du ciel.
Dans les Évangiles nous trouvons des indications de ce qui constitue un blasphème. Dans Jean 10:33 nous lisons que les Juifs accusèrent faussement Jésus de blasphémer. Ils dirent: «toi qui es homme,tu te fais Dieu». Dans le cas du Sauveur, cétait faux, parce quil était le Fils de Dieu. Il était «Emmanuel, Dieu avec nous». Mais quand lhomme assume les privilèges de Dieu et les titres de la divinité, ceci constitue un blasphème.
Dans Luc 5:21, nous trouvons les pharisiens essayant de surprendre Jésus dans ses paroles. Ils demandèrent: «qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, si ce nest Dieu seul?» Jésus pouvait pardonner les transgressions parce quil était le Sauveur divin. Mais quand un homme mortel affirme avoir une telle autorité il blasphème certainement.
Nous pourrions nous demander si la puissance représentée par ce symbole a accompli cette partie de la prophétie. Dans les commentaires sur Daniel 7:25 nous avons vu clairement quelle avait «parlé avec arrogance» contre le Dieu du ciel. Observons maintenant ce qui est dit concernant la prétention du prêtre à pardonner les péchés:
«Le prêtre occupe la place du Sauveur même quand il dit:Ego te absolvo [je tabsous], il absout du péché. . . Pour pardonner un seul péché toute la puissance de Dieu est nécessaire. . . Mais la seule chose que Dieu puisse faire par sa toute puissance, le prêtre peut le faire aussi en disant: Ego te absolvo a pecatis tuis. . . Innocent III écrivit: En vérité, il nest pas exagéré de dire quen vue du caractère sublime de leur charge les prêtres sont autant de dieux.»
Notons encore dautres déclarations blasphématoires de cette puissance:
«Mais notre étonnement doit être plus grand encore quand nous trouvons quen obéissance aux paroles de leurs prêtres: HOC EST CORPUS MEUM [Ceci est Mon corps], Dieu lui-même descend sur lautel, Il vient doù quon Lappelle, et aussi souvent quon Lappelle, et Il se place dans leurs mains, même lorsquils sont Ses ennemis. Et après être venu, Il reste à leur entière disposition; ils Le déplacent comme ils veulent dun lieu à un autre; ils peuvent, sils le désirent, Lenfermer dans le tabernacle, ou Lexposer sur lautel, ou Lemporter hors de léglise; ils peuvent, sils le désirent, manger Sa chair et alimenter les autres. Oh! comme leur pouvoir est grand!--dit Saint Laurent Justinien, en parlant des prêtres. Il tombe une parole de leurs lèvres et le corps de Christ est là substantiellement formé de la matière du pain, et le Verbe Incarné descendu du ciel se trouve réellement présent sur la table de lautel! »
«Ainsi, le prêtre peut, dune certaine façon, être appelé créateur de son Créateur. . . Le pouvoir du prêtre--dit Saint Bernardin de Sienne--est le pouvoir de la personne divine; parce que la transsubstantiation du pain demande autant de pouvoir que la création du monde.»
Cest ainsi que cette puissance, représentée par la bête, blasphème contre le temple du ciel, attirant lattention de ses sujets vers son propre trône et son palais, au lieu du tabernacle de Dieu; déviant leur attention du Fils de Dieu vers le sacrifice de la messe.
Elle blasphème contre ceux qui demeurent dans le ciel en assumant le pouvoir de pardonner les péchés, et elle dévie ainsi les hommes de loeuvre de médiation de Christ et ses assistants célestes dans le sanctuaire den haut.
Le verset 10 nous fait revenir aux événements de 1798, quand ce pouvoir, qui avait emmené les saints de Dieu en captivité pendant 1260 ans, fut lui-même emmené en captivité.
VERS. 11: «Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles dun agneau, et qui parlait comme un dragon.»
Une bête à deux cornes.--Ce verset présente le troisième grand symbole de la chaîne prophétique que nous examinons, celui que nous pouvons appeler la bête à deux cornes. Voyons à quoi il sapplique. Le dragon, ou Rome païenne, et la bête semblable à un léopard, ou Rome papale, nous présentent deux grandes organisations représentatives de deux grands systèmes dune fausse religion. Lanalogie semble exiger que le symbole restant, la bête à deux cornes, ait une application similaire et trouve son accomplissement dans une nation représentative dun autre grand système de religion. Lunique système restant qui exerce une influence de contrôle dans le monde aujourdhui est le protestantisme. Pris dans son sens abstrait, le paganisme englobe tous les pays païens, qui contiennent plus de la moitié de la population du globe. Le catholicisme, duquel la religion grecque orthodoxe peut être considérée comme partie intégrante, presque identique à lui, réunit la majorité des nations qui composent la chrétienté. Dans dautres prophéties on nous a donné un tableau de lislam et son influence (Voir les commentaires sur Daniel 11 et Apocalypse 9). Mais le protestantisme est la religion des nations qui constitue lavant-garde du monde quant à la liberté, les connaissances, le progrès et le pouvoir.
Un symbole des États-Unis.--Si donc le protestantisme est la religion que nous devons chercher, à quelle nation représentative de cette religion sapplique la prophétie? Il y a des nations protestantes notables en Europe; mais, pour des raisons que nous verrons après, le symbole ne peut pas leur être appliqué. Une soigneuse investigation nous a amené à la conclusion quil sapplique à lAmérique protestante, cest-à-dire aux États-Unis dAmérique. Nous allons analyser soigneusement la raison dune telle application et les évidences qui lappuient.
Avons-nous des motifs de croire que les États-Unis seraient mentionnés dans la prophétie? Comment les autres nations trouvèrent-elles une place dans le récit prophétique? Premièrement parce quelles jouèrent un rôle éminent dans lhistoire du monde, deuxièmement et surtout, parce quelles exercèrent une juridiction sur le peuple de Dieu ou elle eurent avec lui des relations importantes. Dans les annales bibliques et de lhistoire séculaire, nous trouvons des données desquelles nous pouvons déduire cette règle relative à la mention prophétique des gouvernements terrestres: Une nation entre dans la prophétie quand loeuvre et le destin du peuple de Dieu est définitivement lié à elle. Toutes ces conditions se réalisent dans le cas des États-Unis. La conviction que la naissance et le progrès de cette nation ont été tels que la Providence considéra comme approprié de les prédire dans la prophétie, a pénétré dans beaucoup desprits.
Le gouverneur Pownal, homme détat anglais, prédit en 1780, tandis que la Révolution américaine se déroulait, que ce pays deviendrait indépendant; quune activité civilisatrice bien supérieure à celle que lEurope ne pourrait jamais connaître lanimerait; et que sa puissance commerciale et navale parviendrait aux confins du globe. Il mentionne ensuite létablissement probable de ce pays comme puissance libre et souveraine, et il lappelle «une révolution qui a des indices plus étranges dintervention divine, en substitution du cours commun des affaires humaines que nimporte quel événement que le monde ait expérimenté.»
George Alfred Townsend, parlant des disgrâces qui accompagnèrent les autres gouvernements de lhémisphère occidental dit:
«Lhistoire des États-Unis fut séparée par une Providence bienfaisante, de cette sauvage et cruelle histoire du reste du continent.»
Des considérations comme celles-ci tendent à éveiller dans chaque esprit la solide conviction que la nation qui nous intéresse a joué un rôle dans lexécution des desseins providentiels de Dieu dans ce monde, et quelle doit être mentionnée dans une partie de la prophétie.
Chronologie de cette puissance.--A quelle époque de lhistoire de ce monde, la prophétie place-t-elle la naissance de cette puissance? La base des conclusions auxquelles nous devons arriver a été déjà placée dans les faits présentés au sujet de la bête semblable à un léopard. Cétait au moment où cette bête fut emmenée en captivité, ou mise à mort par lépée (verset 10), ou lorsquelle eut une de ses têtes blessée à mort (verset 3), que Jean vit la bête à deux cornes qui montait. Si la bête semblable à un léopard signifie la papauté, comme nous lavons prouvé de façon concluante, et si sa captivité en exil saccomplit lors du renversement temporaire de la papauté par les Français, en 1798, alors le moment de la naissance de cette puissance nous est clairement spécifié. Le verbe «monter» doit signifier que la puissance à laquelle il sapplique était organisée depuis peu, et elle était en train de prendre de limportance et avait de linfluence.
Qui peut douter quelle était la nation qui en réalité «montait» en 1798? Il est certainement nécessaire dadmettre que les États-Unis sont lunique puissance qui satisfait les caractéristiques de la prophétie du point de vue de la chronologie.
La lutte des colonies américaines pour lindépendance débuta en 1775. En 1776, elles se déclarèrent nations libres et indépendantes. En 1777, elles se réunirent en Congrès et les articles de leur Confédération furent adoptés par leurs délégués des treize états dorigine: New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord et du Sud et Géorgie. En 1783, la guerre dIndépendance prit fin par un traité de paix avec la Grande-Bretagne, qui reconnut lindépendance des États-Unis et leur céda plus de deux millions de kilomètres carrés de territoire. En 1787, la Constitution fut instaurée; le 26 Juillet 1788, onze des treize états dorigine lavaient ratifiée; et elle entra en vigueur le 1er Mars 1789. Les États-Unis commencèrent donc avec plus ou moins deux millions de kilomètres carrés de superficie et moins de quatre millions dhabitants. Nous arrivons ainsi en 1798, quand la nation fit son entrée dans la prophétie.
John Wesley, dans ses notes sur Apocalypse 13, écrites en 1754, dit au sujet de la bête à deux cornes:
«Elle nest pas encore venue, bien quelle ne doive plus être loin. Parce quelle doit paraître à la fin des quarante-deux mois de la première bête.»
Lâge de cette puissance.--Il y a dans la prophétie de bonnes évidences que le gouvernement symbolisé par la bête à deux cornes se présente pendant la première partie de sa carrière; cest-à-dire, alors quelle est encore une jeune puissance. Jean dit: «Je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles dun agneau.» Pourquoi Jean ne dit-il pas tout simplement «elle avait deux cornes»? Pourquoi ajouta-t-il «semblables à celles dun agneau»? Ce doit être dans le but de faire ressortir le caractère de cette bête et montrer que non seulement elle se conduit dune façon innocente et inoffensive, mais aussi que cest une jeune puissance; parce que les cornes dun agneau sont des cornes qui commencent tout juste à croître.
Gardons à lesprit quavec largument précédent relatif à la chronologie, notre regard est fixé sur lannée 1798, quand la puissance symbolisée était jeune. Quelle est la puissance remarquable qui allait prendre alors de limportance, mais qui était jeune? Ce nétait pas lAngleterre, ni la France, ni la Russie, ni aucune puissance européenne. Si nous cherchons une jeune puissance qui se lève à cette époque, nous devons diriger les yeux vers le Nouveau Monde. Mais aussitôt dirigés dans cette direction, ils se fixent inévitablement sur les États-Unis comme puissance en question. Aucune autre puissance située à louest de lAtlantique ne concorde avec la description.
La localisation de la bête à deux cornes.--Une seule déclaration de la prophétie suffit à nous amener à des conclusions importantes et correctes sur ce point. Jean lappelle «lautre bête». Ce nest donc pas une partie de la première bête; et la puissance quelle symbolise ne fait pas partie non plus de ce que représente cette première bête. Ceci est fatal pour laffirmation de ceux qui évitent dappliquer ce symbole aux États-Unis en disant quelle signifie une phase de la papauté; parce que si cétait le cas, elle serait une partie de la bête précédente, celle semblable à un léopard.
Vu que cest une autre «bête», qui «monte de la terre», elle doit se trouver dans un territoire qui na pas été couvert par dautres symboles. Babylone et la Médo-Perse englobent toute la partie civilisée de lAsie. La Grèce englobe lEurope orientale, la Russie incluse. Rome, avec les dix royaumes dans lesquels elle sest divisée, représentés par les dix orteils des pieds de la statue de Daniel 2, les dix cornes de la quatrième bête de Daniel 7, les dix cornes du dragon dApocalypse 12 et les dix cornes de la bête semblable à un léopard dApocalypse 13, englobe toute lEurope occidentale. En dautres termes, tout lhémisphère oriental connu par lhistoire et la civilisation est englobé par les symboles prophétiques dont lapplication ne laisse pas place au moindre doute.
Mais il y a dans lhémisphère occidental une nation puissante, qui est, comme nous lavons déjà vu, digne dêtre mentionnée par la prophétie, mais qui na pas encore été présentée par elle. Il reste aussi un symbole qui na pas été appliqué. Tous lont été sauf un, et toutes les régions disponibles de lhémisphère oriental sont englobées par les applications. De tous les symboles mentionnés, il en reste un: la bête à deux cornes dApocalypse 13. De tous les pays de la terre pour lesquels il y a un motif dêtre mentionnés par la prophétie, il en reste seulement un: les États-Unis dAmérique. Les États-Unis représentent-ils la bête à deux cornes? Si cest le cas, tous les symboles trouvent leur application, et tout le territoire est englobé. Dans le cas contraire, les États-Unis ne sont pas représentés dans la prophétie, et le symbole de la bête à deux cornes ne trouve aucune nation à laquelle il puisse sappliquer. Mais la première de ces suppositions nest pas probable, et la seconde nest pas possible.
Un autre facteur, qui nous aidera à localiser cette puissance, vient du fait que Jean la vit monter de la terre. Si la mer, de laquelle la bête semblable à un léopard sest levée (Apocalypse 13:1), représente des peuples, des nations et des foules (Apocalypse 17:15), la terre suggère par contraste un territoire nouveau et pas occupé auparavant. Si nous excluons les continents de lhémisphère oriental et si nous cherchons un territoire autrefois méconnu de la civilisation, notre attention se dirige nécessairement vers lhémisphère occidental.
Comment elle naquit.--La façon dont la bête à deux cornes monte, avec sa localisation, son âge et sa chronologie, démontre quil sagit dun symbole des États-Unis. Jean vit que la bête «montait de la terre». Cette expression doit être utilisée à propos pour signaler le contraste entre la naissance de cette bête et celle des autres symboles prophétiques nationaux. Les quatre bêtes de Daniel 7 et la bête semblable à un léopard, dApocalypse 13, surgirent toutes de la mer. Généralement, les nouvelles nations se lèvent par le renversement des autres, et elles occupent leur place. Mais aucune autre nation nest renversée pour faire place aux États-Unis, et il y avait déjà quinze ans quils avaient obtenu leur indépendance quand ils entrèrent dans le champ de la prophétie. Le prophète vit seulement un tableau paisible.
Le mot utilisé dans le verset 11 pour décrire la manière dont cette bête monte est très significatif. Cest anabainon, dont lune des principales définitions est: «croître ou germer comme une plante». Cest un fait notable que quelques écrivains politiques, sans se référer à la prophétie, ont utilisé cette même image pour mieux exprimer lidée de la naissance des États-Unis. George Alfred Townsend dit:
«Dans ce réseau dîles, les Antilles, la vie des deux Amériques [du Nord et du Sud] commença. Là, Christophe Colomb vit la terre; là, lEspagne débuta son néfaste et brillant empire occidental: de là, partirent Cortés pour le Mexique, De Soto pour le Mississippi, Balboa pour le Pacifique et Pizarro pour le Pérou. Lhistoire des États-Unis fut séparée par une Providence bienfaisante de cette histoire sauvage et cruelle du reste du continent, et comme une semence silencieuse, nous grandîmes jusquà devenir un empire; tandis que lempire qui commençait au sud, se vit balayé par un ouragan si interminable que la partie de son histoire que nous pouvons vérifier est seulement celle illuminée par les rayons mêmes qui le dévastèrent. La croissance de lAmérique anglaise peut être comparée à une série de chants lyriques interprétés par des chanteurs séparés qui, en salliant, forment à la fin un choeur puissant qui en attire beaucoup de loin, qui augmente et se prolonge jusquà ce quil assume la dignité et les proportions dun chant épique.»
Dans la Nation, de Dublin, un écrivain parla des États-Unis comme dun empire admirable qui était en train, qui «surgira» et «au milieu du silence de la terre, augmentera quotidiennement son pouvoir et sa fierté.»
Dans un discours sur les exilés anglais qui fondèrent ce gouvernement, Edward Everett dit:
«Cherchèrent-ils un lieu retiré, inoffensif par son obscurité, et sûr par son éloignement, où la petite église de Leyden puisse avoir la liberté de conscience? Voici les puissantes régions où, par une conquête pacifique--victoria sine clade [victoire sans lutte]--les étendards de la croix sont arrivés.»
Le lecteur veut-il maintenant comparer ces expressions: «elle montait de la terre», «au milieu du silence de la terre», «comme une semence silencieuse nous grandîmes jusquà devenir un empire», «les puissantes régions», assurées par «une conquête pacifique». La première est employée par le prophète quand il dit ce qui arriverait quand la bête à deux cornes se lèverait; les autres proviennent décrivains politiques qui expliquent ce qui arriva dans lhistoire des États-Unis dAmérique du Nord. Quelquun peut-il ne pas voir que les trois dernières sont des synonymes exacts de la première, et quelles sont laccomplissement absolu de la prédiction?
Une autre question apparaît naturellement: Les États-Unis, sélevèrent-ils dune façon qui remplit les caractéristiques de la prophétie? Peu avant que ne débute la Réforme, à lépoque de Martin Luther, il y a plus de quatre cents ans, cet hémisphère occidental fut découvert. La Réforme réveilla les nations qui étaient enchaînées dans les liens amers de la superstition et de loppression, et leur fit comprendre une grande vérité, à savoir, que le ciel donne à tous les hommes le droit dadorer Dieu en accord avec les dictées de leur propre conscience. Mais les gouverneurs ne voulaient pas perdre leur pouvoir, et lintolérance religieuse continua à opprimer les gens. En de telles circonstances, un groupe de héros religieux résolut de chercher dans les terres vierges de lAmérique la mesure de liberté civile et religieuse quils désiraient tant. Pour accomplir leur noble but, cent de ces exilés volontaires débarquèrent du «Mayflower» sur la côte de la Nouvelle Angleterre, le 21 Décembre 1620. «Là,--dit Martyn--naquit la Nouvelle Angleterre,» et son «premier cri de nouveau-né fut une prière et une action de grâce au Seigneur.»
Un autre colonie anglaise permanente sétait établie à Jamestown, en Virginie, en 1607. Avec le passage du temps, dautres colonies sétablirent et sorganisèrent, qui restèrent toutes assujetties à la couronne anglaise jusquà la déclaration de leur indépendance, le 4 Juillet 1776.
La population de ces colonies atteignit en 1701, 262 000 âmes; en 1749, 1 046 000; en 1775, 2 803 000. Alors, la lutte pour lindépendance éclata, létablissement dun gouvernement constitutionnel uni, et la proclamation au monde que tous pouvaient trouver ici un asile contre loppression et lintolérance. Les immigrants accoururent du Vieux Monde par milliers, et la population et la prospérité de la nouvelle nation augmentèrent par des moyens pacifiques. De grands territoires furent achetés ou acquis par traités pour que tous ceux qui venaient, puissent sinstaller. Maintenant, en sautant plus de 150 ans, pour arriver au second quart du XXe siècle, les territoires des États-Unis se sont étendus jusquà occuper plus de huit millions de kilomètres carrés, et sa population sest élevée à 140 000 000 habitants.
Le développement des États-Unis dans sa prospérité matérielle et ses connaissances étonne le monde, et appuie certainement notre application de la prophétie.
Le caractère de son gouvernement symbolisé.--Dans cette division du thème, nous trouvons des évidences supplémentaires que le symbole représente les États-Unis. En décrivant ce pouvoir, Jean dit quil «avait deux cornessemblables à celles dun agneau». Les cornes de lagneau indiquent sa jeunesse, son innocence et sa douceur. En tant que nouvelle puissance récemment née, les États-Unis répondent admirablement au symbole quant à son âge, tandis quon ne trouve aucune autre puissance qui le fasse. Si on considère les cornes comme un indice de pouvoir et de caractère, on peut décider quelles sont en relation avec le gouvernement qui nous occupe si on peut déterminer quel est le secret de sa force et ce que révèle son caractère ou ce quil professe ouvertement. J. A. Bingham nous donne une clé de tout le sujet en disant que le but de ceux qui, au début, partirent à la recherche des plages dAmérique du Nord était de fonder «ce que le monde navait pas vu depuis des siècles, à savoir, une église sans pape et un état sans roi.» Ou en dautres mots, un gouvernement dans lequel le pouvoir ecclésiastique serait séparé du civil, un gouvernement caractérisé par la liberté civile et religieuse.
Des arguments ne sont pas nécessaire pour démontrer que cest précisément ce que professe le gouvernement américain. La section 4 de larticle IV de la Constitution des États-Unis dit en partie: «Aucun examen religieux ne sera réclamé comme qualification nécessaire à nimporte quelle charge ou responsabilité publique aux États-Unis.» Le premier amendement de la Constitution commence ainsi: «Le Congrès ne fera aucune loi sur létablissement de la religion ou interdisant le libre exercice de celle-ci.» Ces articles offrent la plus grande garantie de liberté civile et religieuse, une séparation complète et perpétuelle de létat et de léglise. Quels meilleurs symboles pouvait-on nous donner deux que les «deux cornes semblables à celles dun agneau»? Dans quel autre pays peut-on trouver un tel état de choses capable de représenter si parfaitement cette présentation du symbole dApocalypse 13?
Républicain dans sa forme.--La bête à deux cornes na pas de couronne sur ses cornes, car elle a symbolisé une nation dotée dun gouvernement de forme républicaine. La couronne est le symbole dun gouvernement de forme monarchique ou dictatoriale, et dans ce cas, labsence de couronne suggère un gouvernement dont le pouvoir ne réside pas dans un gouvernement unique, mais se trouve aux mains du peuple.
Mais ceci nest pas la preuve la plus convainquante que la nation symbolisée ici est républicaine dans sa façon de gouverner. Le verset 14 nous indique quun appel est fait au peuple quand il sagit dexécuter une action nationale: «disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête.» Tel est réellement le cas des États-Unis. La Constitution sur laquelle ils sont basés garantit «une forme républicaine de gouvernement», comme nous lavons déjà démontré. Ceci constitue un autre échelon de la chaîne des évidences que ce symbole sapplique aux États-Unis dAmérique. Il nexiste aucun autre gouvernement auquel appliquer raisonnablement ce symbole.
Une nation protestante.--La bête à deux cornes symbolise une nation qui ne peut pas appartenir à la religion catholique. La papauté est fondamentalement une union de léglise et de lÉtat. La Constitution des États-Unis dAmérique (Article VI) déclare que «aucun examen religieux ne sera réclamé comme qualification nécessaire à nimporte quelle charge ou responsabilité publique», et par là, elle établit une séparation perpétuelle de léglise et de lÉtat. La liberté civile et religieuse est un principe fondamental du protestantisme. Les fondateurs du grand pays qui est devenu les États-Unis, pour avoir vécu en des temps qui leur permirent dêtre les témoins des résultats de lunion de léglise et de lÉtat, se montrèrent jaloux des libertés quils réclamaient comme les droits de tous, et ils dénonçaient prestement tout ce qui pouvait ressembler à une union entre léglise et lÉtat. Aussi, du point de vue religieux, les États-Unis sont une nation protestante et ils satisfont les caractéristiques de la prophétie là-dessus. La prophétie nous oriente à nouveau vers cette nation. Avant dentrer dans la discussion dun autre aspect de ce symbole prophétique, quil nous soit permis de repasser les points déjà établis:
- La puissance symbolisée par la bête à deux cornes doit être une nation distincte des puissances civiles et ecclésiastiques du Vieux Monde.
- Elle doit naître dans lhémisphère occidental.
- Elle doit assumer léminence et linfluence vers lannée 1798.
- Elle doit naître dune façon pacifique et silencieuse, et elle ne doit pas augmenter son pouvoir et son territoire par des guerres agressives et des conquêtes, comme le firent les autres nations.
- Son progrès doit être si évident quil étonne le spectateur, comme le ferait la croissance perceptible dun animal sous ses yeux.
- Elle doit être républicaine dans sa forme de gouvernement
- Elle doit appartenir à la religion protestante.
- Elle doit présenter au monde, comme indice de son caractère et comme éléments de son gouvernement, deux grands principes qui sont en eux-mêmes parfaitement justes, innocents et semblables à un agneau.
- Elle doit accomplir son oeuvre après 1798.
Nous avons vu que toutes ces caractéristiques, quon peut affirmer concluantes, se trouvent jusquici dans lhistoire des États-Unis; tandis quaucune autre nation ne les accomplit. Il est donc impossible dappliquer le symbole dApocalypse 13: 11 à une autre nation que les États-Unis dAmérique.
«Elle parlait comme un dragon».--Maintenant que nous avons identifié les États-Unis dAmérique comme la puissance symbolisée par la bête à deux cornes, nous pouvons suivre, sans crainte ni préjugé, le cours que cette nation suit en accord avec ce qui est clairement tracé dans la prophétie elle-même. En le faisant, nous voyons une fois de plus que le dragon, ou premier symbole présenté dans la chaîne prophétique que nous étudions, poursuivait implacablement lÉglise de Dieu. La bête semblable à un léopard qui lui faisait suite, était elle aussi une puissance persécutrice, car elle ôta la vie à des millions de chrétiens pendant les 1260 ans. Quand nous arrivons à la troisième bête, qui avait deux cornes semblables à celles dun agneau, on dit quelle «parlait comme un dragon». Ceci veut dire quà un certain moment sa nature dagneau change pour devenir celle dun dragon, de telle façon quelle parle et agisse comme le dragon avant elle.
Permettez-moi de dire, en relation avec cela, quil nous est douloureux de voir quune nation née si pacifique, et consacrée à des principes de gouvernement si nobles, en vienne à assumer la nature des bêtes qui la précédèrent et, en le faisant, sabaisse jusquà persécuter le peuple de Dieu. Mais il ne nous reste pas dautre remède que de nous laisser guider dans notre étude par lesquisse divinement inspirée que nous a donnée la prophétie. Vu que les États-Unis sont la puissance représentée par le symbole qui parle comme un dragon, on en déduit que des lois injustes et oppressives seront promulguées contre la foi religieuse et pratique de ses citoyens au point de mériter le nom de puissance persécutrice.
VERS. 12: «Elle exerçait toute lautorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie.»
Elle exercera un pouvoir persécuteur.--Non seulement cette nation parle comme un dragon, mais «elle exerçait toute lautorité de la première bête en sa présence.» Si nous jetons un coup doeil rétrospectif, nous découvrirons que la première bête est celle semblable à un léopard, symbole de la papauté. La seule conclusion que nous pouvons tirer est quune nation dite protestante exercera le pouvoir persécuteur de la papauté, et deviendra donc, pseudo-protestante, cest-à-dire le «faux-prophète» mentionné dans Apocalypse 19:20 et expliqué dans le prochain sujet.
Cette puissance exerce ce pouvoir en obligeant les gens qui se trouvent sous sa juridiction à «adorer la première bête», la papauté. Le mot grec pour «adorer» est très significatif. Il vient du verbe kuneo, «je baise», avec une préposition qui indique que le baiser est adressé à quelquun, dans ce cas à la papauté, ou sa tête nominale, le pape. On le traduit habituellement par «rendre hommage, se prosterner devant,» comme lemploie la version de la Septante dans le décret de Nébucadnetsar envoyé à tous «peuples, nations et hommes de toutes langues» qui leur ordonna: «vous vous prosternerez et vous adorerez la statue dor qua élevée le roi Nébucadnetsar » dans la plaine de la Dura (Daniel 3:4, 5). Cette adoration doit signifier que les gens se soumettent à lautorité et au décret des personnes à qui ils rendent hommage. Tel est le tableau présenté dans la prophétie de ladoration rendue à la papauté par un peuple soi-disant protestant.
VERS. 13, 14: «13 Elle opérait de grands prodiges, même jusquà faire descendre du feu du ciel sur la terre à la vue des hommes. 14 Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges quil lui était donné dopérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de lépée et qui vivait.»
Elle opérait de grands prodiges.--Dans cette partie de la prédiction qui présente loeuvre de la bête à deux cornes, nous lisons quelle «opérait de grand prodiges, même jusquà faire descendre du feu du ciel sur la terre à la vue des hommes.» Cette caractéristique est une preuve supplémentaire que les États-Unis sont la puissance représentée par la bête à deux cornes. Personne ne niera que nous vivons dans un siècle de merveilles. Que le lecteur se reporte à nos observations sur Daniel 12:4 concernant les exploits étonnants de notre époque et des illustrations des grands triomphes des connaissances scientifiques et inventives.
Mais la prophétie ne saccomplit pas avec le grand progrès de la connaissance, des découvertes remarquables et des inventions modernes. Les signes auxquels se réfère le prophète sont évidemment réalisés dans le but de tromper les gens, car nous lisons au verset 14: «elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges quil lui était donné dopérer en présence de la bête.»
Nous devons déterminer maintenant par quels moyens les miracles en question sont réalisés, parce quApocalypse 16:13, 14 se rapporte à «des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre.»
En prédisant les événements qui se produiront précisément avant sa venue, le Seigneur dit: «car il sélèvera de faux christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, sil était possible, même les élus.» (Matthieu 24:24). Dans ce passage, il est donc prédit des prodiges qui seront réalisés dans le but de tromper si puissamment que, si cétait possible, même les élus seraient séduits.
Ici (comme dans beaucoup dautres endroits) on prédit que dans les derniers jours, une puissance accomplissant des prodiges se développerait, et quelle se manifesterait dune façon surprenante et sans pareille pour propager le mensonge et lerreur. Les «esprits de démons» sortiraient sur «toute la terre», mais la nation avec laquelle ceci est en relation dune façon spéciale dans Apocalypse 13, est celle représentée par la bête à deux cornes, ou «faux-prophète». Nous devons donc conclure que la prophétie indique quune telle oeuvre sera réalisée aux États-Unis. Voyons-nous quelque chose de ce style aujourdhui?
Dans toutes les classes de la société il existe la croyance bien répandue et lenseignement selon lequel quand un être humain meurt et que son corps est déposé dans la tombe, un «esprit» ou «âme» immortelle se sépare de lui, pour aller dans le lieu où il recevra sa récompense ou son châtiment. Cette croyance le pousse à se poser la question: «Si les esprits désincarnés sont vivants, pourquoi ne pourrions-nous pas nous mettre en communication avec eux?» Ils sont des milliers à croire quils peuvent le faire et qui le font, et ils sont nombreux ceux qui assurent recevoir des communications de leurs amis défunts.
Mais la Bible, dans les termes les plus explicites, nous assure que les morts sont complètements inactifs et inconscients jusquà la résurrection; que les morts ne savent rien (Écclésiaste 9:5); que leur esprit cesse toute activité (Psaume 146:4); que leurs sentiments ont péri (Écclésiaste 9:6); et quil ny a aucune activité, pensée, connaissance ou sagesse dans le sépulcre où ils gisent (Écclésiaste 9:10). Aussi, nimporte quel être ou esprit qui vient à nous en professant être un de nos amis défunts, affirme une chose que la Parole de Dieu déclare impossible. Que nos amis ou parents morts ne reviennent pas vers nous est démontré dans 2 Samuel 12:23, où David dit au sujet de son fils mort: «Maintenant quil est mort. . . Jirai vers lui, mais il ne reviendra pas vers moi.» Nimporte quel être ou esprit, qui vient ainsi vers nous, ne peut pas être un bon ange, parce que les anges de Dieu ne mentent pas. Les esprits de démons mentent, car cest ce en quoi consiste leur tâche depuis que leur chef énonça en Éden le premier mensonge au sujet de la mort: «Vous ne mourrez pas» alors que le Seigneur avait dit clairement à Adam: «Vous mourrez» (Genèse 3:4; 2:17).
Où naquit le spiritisme.--Le spiritisme moderne répond aussi à la prophétie par le fait quil eut son origine aux États-Unis et ses prodiges sont en relation avec loeuvre de la bête à deux cornes. Il commença à Hydesville, dans létat de New-York, dans la famille de John D. Fox, fin Mars 1848, et il se propagea avec une rapidité incroyable dans tous les pays du monde.
Ces supposées révélations occasionnèrent beaucoup dagitation, et quelques personnes éminentes se mirent à étudier la «supercherie des coups», comme on appelait communément les phénomènes spirites. Depuis lors, le spiritisme a été, dans le monde moderne, une force qui est allée en augmentant constamment. Il est difficile de déterminer le nombre de ses adeptes, parce quun grand nombre de ceux qui croient et pratiquent ses enseignements déclarent nappartenir à aucune dénomination; mais dun autre côté, beaucoup de ceux qui continuent dappartenir à différentes organisations religieuses tentent, cependant, de communiquer avec les morts. On a calculé quil y a 16 000 000 de spirites en Amérique du Nord; et dans le monde entier, si nous incluons les adhérents des religions païennes dans lesquelles le spiritisme joue un rôle très important, ils atteindraient sans doute un total de plusieurs centaines de millions.
Comme Sir Arthur Conan Doyle le remarqua, il y a quelques années:
«Les humbles manifestations de Hydesville ont mûri et ont produit des résultats qui ont attiré le groupe le plus sélect dintellectuels de ce pays durant les dernières vingt années, et à mon avis, elles sont destinées à produire le plus grand développement de lexpérience humaine que le monde ait jamais vu.» «Si une telle opinion du christianisme fut généralement acceptée, et renforcée par la sécurité et la démonstration de la Nouvelle Révélation qui, selon ce que je crois, vient de lau-delà, il semblait alors que cela pourrait aboutir à un credo qui pourrait unir les églises, être réconcilié avec la science, défier toutes les attaques et soutenir la foi chrétienne pour un temps indéfini.»
Les enseignements du spiritisme.--Mais les doctrines quenseignent les spirites contredisent vraiment la Parole de Dieu. Au sujet de leur attitude envers la Bible, notez le paragraphe suivant:
«Nous ne voulons pas cacher le simple fait quil y a des parties de la Bible qui ne samalgament pas avec notre enseignement, puisquil est, en réalité, le mélange de lerreur humaine qui arrive par lintermédiaire de lesprit du médium choisi.» «Les livres dans leur condition actuelle ne sont, en aucune façon, loeuvre de lauteur à qui ils sont attribués. Ils sont la compilation dEsdras et de ses scribes, et ils ne font quincorporer les concepts et les légendes de lépoque. . . Nous mentionnons ceci pour éviter de suite le besoin de répondre à nimporte quel passage de ces livres qui peuvent être cités comme argument.»
Lisons maintenant ce que les spiritespensent de Christ et de son oeuvre dexpiation:
«Ils [les spirites] assurent aussi que Jésus-Christ na rien à voir avec la question de la vie et de la mort, et eux ne savent rien de la médiation de notre Sauveur Jésus-Christ.»
Les croyants au spiritisme, ne croient pas non plus à la seconde venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ:
«Jésus-Christ est en train dorganiser Ses plans pour venir chercher son peuple, pour révéler davantage de lumière et purifier les croyances erronées qui se sont accumulées dans le passé. Jai entendu quelque chose là-dessus provenant dautres sources. Est-ce cela le retour de Christ? Cest le retour spirituel. Il ny aura pas de retour physique tel que lhomme la rêvé. Son retour vers son peuple, se fera par la voix de ses messagers parlant à ceux dont les oreilles sont ouvertes.»
Les phénomènes spirites.--Comme ces paroles sont significatives! Il y a plusieurs siècles, le voyant de Patmos déclara quune puissance faisant de grands prodiges se lèverait aux États-Unis, et voici que le spiritisme se présente en affirmant faire ces choses là.
Le spiritisme répond avec exactitude à la prophétie par la manifestation de grands signes et de prodiges. Parmi les diverses choses quil a accomplies, on peut noter les suivantes: Divers objets transportés dun lieu à un autre par les esprits; de merveilleuses musiques produites sans lintervention humaine, avec ou sans laide dinstruments visibles; de nombreux cas confirmés de guérison; des personnes transportées dans les airs par les esprits en présence de spectateurs; lévitation de tables qui restaient ensuite en lair avec de nombreuses personnes dessus; des esprits qui se sont présentés sous forme corporelle et qui ont parlé de façon audible.
La puissance représentée dans cette prophétie doit «fairedescendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.» Mais cette manifestation de son pouvoir, comme les autres, a pour but de «séduire leshabitants de la terre». Les miracles sont réalisés par les «esprits de démons» (Apocalypse 16:14). Et les avertissements de la Parole de Dieu contre ceux qui entament des relations avec les mauvais esprits sont nombreux. A lépoque de léglise primitive, de solennels avertissements furent donnés à lÉglise de Dieu: «Mais lEsprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour sattacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons.» (1 Timothée 4:1). Le conseil que Dieu donne à son peuple, en ces derniers jours, est: «Si lon vous dit: Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent lavenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez: un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? Sadressera-t-il aux morts en faveur des vivants? A la loi et au témoignage! Si lon ne parle pas ainsi, il ny aura point daurore pour le peuple.» (Ésaïe 8:19, 20)
VERS. 15-17: «15 Et il lui fut donné danimer limage de la bête, afin que limage de la bête parlât, et quelle fît que tous ceux qui nadoreraient pas limage de la bête fussent tués. 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom».
Elle fait une image à la bête.--La réalisation de miracles est en étroite relation avec lérection dune image à la bête. Le prophète met ces deux choses en relationdans le verset 14: «Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges quil lui était donné dopérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de lépée et qui vivait.» La tromperie réalisée par les miracles prépare le chemin pour que lexigence quune image soit faite à la bête puisse saccomplir.
Pour comprendre ce que constitue une image à la bête papale, nous devons dabord avoir une idée définie de ce que constitue la papauté elle-même. Le plein développement de la bête, ou établissement de la suprématie papale, date de la fameuse lettre de Justinien, qui entra en vigueur en 538 et institua le pape comme tête de léglise et correcteur des hérésies. La papauté était une église investie du pouvoir civil, un corps ecclésiastique qui avait le pouvoir de châtier tous les dissidents par la confiscation de leurs biens, lemprisonnement, la torture ou la mort. Que serait une image de la bête? Un autre établissement ecclésiastique investi du pouvoir civil; en dautres termes, une union de léglise et de lÉtat. Comment une telle image pourrait-elle se former aux États-Unis? En permettant aux églises protestantes de se revêtir de pouvoir pour définir et châtier lhérésie, imposer ses dogmes sous peine de châtiments imposés par la loi civile, et nous pourrons demander si nous naurions pas une reproduction exacte de ce que fut la papauté pendant sa suprématie.
Il est certain que nous laurons. Mais cette éventualité est-elle possible dans un pays dont les pierres angulaires sont la liberté civile et religieuse, et dont le droit de chacun à «la vie, la liberté, et la recherche du bonheur» a été reconnu sans discussion à travers les âges? Examinons maintenant les évidences.
Une nation fondée sur la liberté.--La main de Dieu accompagna les hommes nobles et religieux qui jetèrent les bases de la nouvelle nation. Lhonorable Henry D. Estabrook, dit en parlant de lAssociation des Avocats du Connecticut: «Dans ce grand continent, que Dieu avait maintenu caché dans un petit monde,--ici, avec un nouveau ciel et une nouvelle terre, où les vieilles choses étaient passées, des foules vinrent de toutes les nations, avec des besoins divers et des credos variés, mais unis par le coeur, lâme et lesprit dans un même but, et elles édifièrent un autel à la liberté, le premier qui fut jamais construit ou qui serait jamais construit, et elles lappelèrent: la Constitution des États-Unis.»
Cétait en 1787. Le prophète vit que vers 1798, la bête semblable à un agneau monterait de la terre. Il ne sagissait donc pas dune coïncidence. George Washington, le premier président des États-Unis, a dit dans son discours dinauguration:
«Aucun peuple ne peut se sentir plus obligé que celui des États-Unis à reconnaître et à adorer la Main Invisible qui dirige les affaires des hommes. Chaque pas que nous avons fait en avant pour obtenir une nation indépendante semble avoir été honoré dun signe de lactivité providentielle.»
Dans sa réponse à ce discours remarquable, le sénat déclara:
«Quand nous contemplons la coïncidence des circonstances et la merveilleuse combinaison des causes qui préparèrent graduellement le peuple de ce pays à lindépendance; quand nous contemplons lorigine, le progrès et la fin de la guerre récente qui lui donna un nom parmi les nations de la terre; nous nous sentons, avec vous, inévitablement poussés à reconnaître et à adorer le grand Arbitre de lunivers, par qui les empires se lèvent et tombent.»
La lutte contre la tyrannie religieuse.--Ces hommes nétaient pas seulement pieux, mais sages et prévoyants. Quand certains groupes religieux demandèrent que «la reconnaissance explicite du Dieu unique et véritable et de Jésus-Christ» soit inclus dans la Constitution, la demande fut rejetée. En écrivant au sujet de cet incident, Thomas Jefferson dit: «Linsertion fut rejetée par une grande majorité, comme preuve quils avaient lintention dy inclure le manteau de leur protection au Juif et au Gentil, au Chrétien et au Musulman, à lHindou et à linfidèle de nimporte quelle dénomination.»
Le 18 Février 1874, la Commission des Affaires Judiciaires de la Chambre donna cette information en réponse à une pétition similaire: «Comme ce pays, dont le gouvernement était alors en train de placer le fondement, devait être la patrie des opprimés de toutes les nations de la terre, quils soient chrétiens ou païens, et comprenant bien les dangers que lunion entre léglise et létat avait imposé à tant de nations du Vieux Monde, à une grande majorité [ils admirent] quil ne convenait pas dinclure, dans la Constitution ou dans le cadre du gouvernement, quelque chose qui puisse être interprété comme se référant à un quelconque credo religieux ou doctrine.»
Lhistoire atteste le fait que ces grands hommes qui jetèrent les pierres fondamentales, sur lesquelles sérigèrent les États-Unis, regardèrent lavenir avec une vision presque prophétique et ils distinguèrent les dangers que la liberté personnelle aurait à affronter un jour dans le pays. Leurs craintes furent bien exprimées par Thomas Jefferson: «Lesprit des temps peut saltérer et il saltérera. Nos gouvernements se corrompront et notre peuple deviendra négligent. Un seul fanatique peut commencer la persécution et des hommes meilleurs que lui être ses victimes. On ne répétera jamais assez que le moment détablir tout droit essentiel sur une base légale, est lorsque nos gouverneurs sont honorés et que nous sommes unis. Après la fin de cette guerre, nous irons en déclinant. Ce ne sera pas alors le moment de recourir au peuple à chaque instant pour obtenir de lappui. Aussi, on oubliera et on méprisera ses droits. Lui-même les oubliera, excepté lunique faculté de gagner de largent, et jamais il ne pensera à sunir pour obtenir le respect dû à ses droits. Aussi, les chaînes que nous ne faisons pas tomber à la fin de cette guerre, resteront très longtemps parmi nous, et elles deviendront toujours plus lourdes, jusquà ce que nos droits revivent ou meurent dans un bouleversement.»
Le 4 Juillet 1788, le juge James Wilson prononça un discours, dans lequel il signala comment les ennemis de la liberté étaient en train dagir. Il dit: «Les ennemis de la liberté sont astucieux et insidieux. Une falsification lui vole [à la liberté] son vêtement, imite ses manières, copie sa signature, prend son nom. Mais le véritable nom de cette trompeuse est licence. Son effronterie est telle quelle accusera la liberté dimposture; et avec une audace éhontée elle insistera pour se présenter comme étant la seule personne véridique, et quelle seule a droit au respect que sa personne mérite. Pour ceux qui sont étourdis et sans discernement, et qui se laissent impressionner plus profondément par limpudence que par le mérite modeste, ses assertions ont très souvent du succès. Elle reçoit les honneurs de la liberté, et la liberté elle-même est traitée comme une traîtresse et une usurpatrice. Mais en général, cet imposteur audacieux ne joue quun rôle secondaire. Bien quelle seule apparaisse sur la scène, ses mouvements sont régis par lambition obscure, qui reste assise et cachée derrière le rideau, et elle sait que le despotisme, son autre favori, peut toujours suivre le succès de la licence. Contre ces ennemis de la liberté, qui agissent de concert, bien quils paraissent appartenir à des bandes opposées, le patriote se maintiendra toujours en garde et vigilant."
Menacés par la domination ecclésiastique.--Remarquez que dans le panorama des événements à venir qui passèrent devant le prophète Jean, il fut témoin de ce changement étonnant dans la nature de la bête à deux cornes. En fin de compte, elle commença à parler «comme un dragon» et à contrôler le culte de son peuple, «disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête.»
La bête «qui avait la blessure de lépée et qui vivait», cest la papauté. Cétait une église qui dominait le pouvoir civil. En dautres termes, cétait une union de léglise et de lÉtat, et elle imposait ses dogmes religieux par lintermédiaire du pouvoir civil, sous peine de confiscation des biens, emprisonnement et mort. Une image de la bête serait une autre organisation ecclésiastique investie du pouvoir civil, une autre union de léglise et de lÉtat pour imposer les dogmes religieux par des lois.
Nous trouvons des preuves qu'une telle image doit se former dans le fait que de grandes organisations protestantes influantes, dont le but est d'établir et d'imposer certaines normes religieuses par la loi, sont déjà en train d'agir et agiront avec persistance. En voici quelques-unes: National Reform Association (Association pour la Réforme nationale), International Reform Bureau (Bureau pour la Réforme Nationale), Lord's Day Alliance (Alliance pour le Jour du Seigneur), Federal Council of the Churches of Christ in America (Concile Fédéral des Églises de Christ en Amérique). De plus, les sociétés catholiques des États-Unis, en accord avec leur tradition séculaire, tendent au même but. Finalement, ces deux forces sont destinées à se donner la main dans un effort commun.
La National Reform Association confesse que son objectif est «d'obtenir un amendement de la Constitution des États-Unis . . . qui montre que cest une nation chrétienne, et de placer toutes les lois, les institutions et les usages chrétiens de notre gouvernement sur une base incontestablement légale dans la loi fondamentale du pays.»
Au sujet de la question de faire des États-Unis une «nation chrétienne», lévêque Earl Cranston, docteur en théologie de léglise méthodiste épiscopale, fit les observations suivantes dans un discours prononcé à Washington, le 13 Mars 1910:
«Supposons que cette nation soit déclarée chrétienne par une interprétation constitutionnelle. Quelle en serait sa signification? Laquelle des deux définitions opposées du christianisme serait la plus indiquée pour le mot «chrétienne»? Lidée protestante bien sûr; parce que sous notre système les majorités gouvernent, et la majorité des Américains des États-Unis sont protestants. Très bien. Mais supposons que par laddition de certains territoires américains contigus, avec 12 millions ou plus de catholiques, lannexion de quelques îles en plus, avec 6 autres millions de catholiques, et la même proportion dimmigrants que maintenant, les catholiques deviennent la majorité dans quelques années; qui peut alors douter un seul instant que le pape régnant assumerait le contrôle de la législation et du gouvernement? Il dirait, en toute confiance et logique: Cest une nation chrétienne. Cest ce quelle déclarait depuis le début et cest aussi ce quelle déclare, depuis plusieurs années. Une majorité définit alors ce quétait le christianisme et ce quil doit être. Cette majorité serait le pape.»
Cette association, organisée pour réaliser une soi-disant «Réforme Nationale», na pas de scrupules à sunir avec le pape pour atteindre son objectif détablir une religion nationale. Elle déclare: «Cordialement, joyeusement, nous reconnaissons le fait que dans les républiques sud-américaines, en France et dans dautres pays européens, les catholiques romains sont les défenseurs reconnus du christianisme national, et ils sopposent à toutes les propositions tendant à les séculariser. . . Toutes les fois quils sont disposés à coopérer pour résister au progrès de lathéisme politique, nous leurs donnerons la main avec joie. Lors dune conférence mondiale pour la promotion du christianisme national, qui devait se célébrer sous peu, beaucoup de pays pouvaient être représentés seulement par des catholiques romains.»
Prendrons-nous note maintenant de lobjectif que les autres organisations confessent avoir?
Dans une History of the International Reform Bureau, la société dit delle-même: «Le Bureau pour la Réforme est le premier groupe politique chrétien établi dans notre capitale nationale pour parler au gouvernement en faveur de toutes les dénominations.»
Dans les pages 61 et 65 de louvrage déjà cité on déclare que lobtention de lois qui rendent obligatoire lobservation du dimanche est un des principaux objectifs de cette organisation et dautres similaires.
En parlant devant la Commission Judiciaire du Sénat des États-Unis contre le projet de la Cour Suprême, le professeur Théodore Graebner, de Concordia College, Saint-Louis, fit cette observation intéressante:
«Il y a maintenant plus de cinquante ans, la National Reform Association tenta . . . de convertir toute léducation publique au christianisme et avec elle faire de Jésus-Christ le roi de la nation. . . Le mouvement subsiste encore aujourdhui, et il est en train de donner le jour à une énorme quantité de publications dans le but dobtenir ladoption dun amendement chrétien.»
Lobjectif réel de cette organisation est dimposer la religion aux gens par une promulgation légale, obtenir une loi dominicale et réglementer le christianisme de la population.
Un feuillet publié par lorganisation Lords Day Alliance, des États-Unis, nous expose son objectif:
«1) Préserver le jour du Seigneur [Dimanche] pour lAmérique; 2) Obtenir une alliance active dans chaque état où il ny en a toujours pas dorganisée; 3) inciter le gouvernement Fédéral, autant quil est possible, à donner lexemple dans lobservation du sabbat.»
Ceci signifie obtenir, autant quil est possible, des lois dÉtat et nationales qui imposent lobservation du dimanche, le même moyen par lequel léglise obtint le contrôle de lÉtat et par lequel, ensemble, ils sunirent pendant le IV et V siècles de lère chrétienne.
Le Concile Fédéral des Églises de Christ en Amérique, qui est pour beaucoup lunion la plus puissante et représentative des églises protestantes de la nation, affirma donc représenter, à ses débuts, 18 organisations et 50 000 000 de membres. En exposant les raisons de son existence, elle déclara:
«Que les grandes organisations chrétiennes de notre pays doivent être unies . . . [en traitant] des questions comme celles qui se réfèrent au mariage, au divorce, la profanation du jour du repos, les maux sociaux,» etc.
En définissant comment elle se proposait dagir, quant à la profanation du «sabbat», le Concile déclara:
«Quil résiste énergiquement à toutes les violations des revendications et de la sainteté du jour du Seigneur, au moyen de la presse, des associations et de lalliance pour le jour du Seigneur, et par une telle législation on peut obtenir la protection et la conservation de ce rempart de notre christianisme américain.»
On voit ainsi que lobtention de lois pour imposer lobservation du dimanche est un trait saillant de toutes ces organisations dans leurs efforts pour «christianiser» la nation. En participant à ces efforts, beaucoup ne voient pas quils sont en train de rejeter les principes du christianisme, du protestantisme et du gouvernement des États-Unis, et quils se placent directement sous la main du pouvoir qui créa le «sabbat» du dimancheet obtint le contrôle du pouvoir civil au moyen de la législation dominicale: la papauté.
Ce danger fut clairement discerné par les législateurs des États-Unis il y a plus dun siècle. En 1830, certaines réclamations pour interdire le transport du courrier et louverture des postes le dimanche, furent soumises à la Commission du Courrier, nommée par le Congrès. Cette commission donna un rapport défavorable à la pétition des mémorialistes. Ce rapport fut adopté et imprimé sur lordre du Sénat des États-Unis, et la Commission fut relevée de toute considération ultérieure sur le sujet. Au sujet de la Constitution, il disait:
«La Commission chercha en vain dans cet instrument une délégation de pouvoir autorisant ce corps à sinformer et à déterminer quelle partie du temps devait être mise à part. . . ou sil y en avait une mise à part par le Très-Haut pour les exercices religieux.
«La Constitution considère la conscience du Juif aussi sacrée que celle du chrétien; et elle ne donne pas plus dautorité pour adopter une mesure qui affecte la conscience dune seule personne que toute une communauté. Le représentant qui voudrait violer ce principe perdrait son caractère de délégué et la confiance de ses constituants. Si le Congrès déclarait le premier jour de la semaine saint, il ne convaincrait pas le Juif ou le sabbatiste. Il les laissera tous deux insatisfaits, et en conséquence, il ne les convertirait pas non plus. . . Si, par un acte solennel législatif il détermine un point de la loi de Dieu, ou sil indique au citoyen un devoir religieux, on peut avec la même correction procéder à la définition de chaque partie de la révélation divine; et imposer toute obligation religieuse, même les formes et les cérémonies de culte, la dotation de léglise et le soutien du clergé.
Ceux qui élaborèrent la Constitution reconnaissaient le principe éternel que la relation de lhomme avec son Dieu est au-dessus de la législation humaine, et que les droits de leur conscience sont inaliénables.»
Ils tentent détablir la justice par la loi.--Il est bien triste que les dirigeants religieux de notre époque ne soient déjà plus aussi sensibles aux dangers qui se cachent dans leur programme pour rendre les gens meilleurs par la promulgation légale des dogmes religieux.
Nous ne méprisons pas les nobles services que les églises protestantes ont rendus à lhumanité et au monde avec lintroduction et la défense des grands principes du protestantisme, la propagation de lÉvangile et la défense de la cause de la liberté.
Que personne ne croie que nous voulons jeter des ombres sur le caractère des hommes engagés dans cette entreprise que nous considérons. Ce sont des hommes de haute qualité morale, qui tentent sincèrement darrêter et déliminer les maux qui assaillent la société. Personne ne peut douter que leurs efforts donneront, de bien des façons, de bons fruits. Nous leur souhaitons tout le succès possible dans leur oeuvre pour la promotion de la tempérance, lélimination de la guerre, la sauvegarde de la jeunesse et autres nobles buts. Tous les croyants doivent prier et travailler en faveur de ces choses.
Pourquoi ces bonnes personnes se laissent-elles alors dévier au point de faire quelque chose contre laquelle la Bible prononce une solennelle admonestation? La raison en est quils se sont détournés du conseil que Dieu donne dans sa Parole, et ils sont en train dessayer détablir à leur manière la justice et le royaume de Dieu sur la terre. Ils ont méprisé les parties prophétiques de la Bible, par lesquelles nous pouvons connaître à quelle étape du conflit entre le royaume de Satan et celui de Christ cette époque est arrivée, et comment coopérer avec la providence de Dieu, aux temps où nous vivons. Ils ont coupé leur relation avec leur Chef divin et les moyens quIl utilise aujourdhui pour faire progresser Son royaume sur la terre. Ils ont une conception erronée du royaume à venir, et ils attendent un royaume mêlé déléments terrestres, qui doit sétablir par des moyens terrestres, tels que le vote, la législation et léducation.
Dans de telles circonstances il nest pas surprenant quils travaillent dune manière qui contrarie la providence de Dieu. Cest une erreur fatale qui est commise que celle de ne pas vouloir se laisser guider par les instructions de la Parole de Dieu. Plus le zèle dune église est grand quand elle sest égarée et suit une conduite erronée, plus le dommage causé sera grand.
Lapôtre Paul parle dun temps où les hommes auront «lapparence de la piété, mais» ils renieront «ce qui en fait la force».
Nous regrettons beaucoup de voir les églises protestantes actives dans laccomplissement de cette partie de la prophétie. Bien quil leur manque la puissance de Dieu, elles conservent les formes extérieures du culte chrétien. Ayant perdu la puissance de Dieu, elles ont recours chaque fois un peu plus à lÉtat pour suppléer à leurs manques. Toute lhistoire atteste que cest précisément dans la proportion où une quelconque organisation ecclésiastique populaire et importante perd lEsprit et la puissance de Dieu, quelle sollicite lappui du bras civil et la religion en arrive à être finalement une partie de lÉtat. Il en sera ainsi avec la formation de limage de la bête, car la prophétie déclare: «Et il lui fut donné danimer limage de la bête, afin que limage de la bête parlât, et quelle fît que tous ceux qui nadoreraient pas limage de la bête fussent tués» (Apocalypse 13: 5).
Si une organisation ecclésiastique se forme, et le gouvernement la légalise et lui donne le pouvoir dimposer aux gens les dogmes que les différentes dénominations peuvent adopter comme base dunion, quobtenons-nous? Exactement ce que la prophétie présente: une image de la bête papale dotée de vie par la bête à deux cornes, pour quelle parle et agisse avec puissance.
La marque de la bête--La bête à deux cornes impose à ses sujets la marque de la première bête. Trois agents ont été introduits dans la prophétie, et nous devons les distinguer soigneusement pour éviter toute confusion.
La bête papale est la puissance qui est désignée comme la «bête», la «première bête», «la bête qui avait la blessure de lépée et qui vivait», et «la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie». Ces expressions se réfèrent à la même puissance, et quel que soit le moment où elles se présentent dans cette prophétie, elles se réfèrent exclusivement à la papauté.
La bête à deux cornes est la puissance présentée dans Apocalypse 13: 11 et, dans le reste de la prophétie, elle est représentée par le pronom «elle», jusquau verset 17 (avec la possible exception du verset 16 où lexpression «elle fît» peut se référer à limage de la bête).
Limage de la bête est habituellement appelée dans les chapitres suivants de lApocalypse, «limage»; ainsi, le danger de confondre cet agent avec un autre est nul. Laction attribuée à limage consiste à parler comme un dragon et à imposer ladoration delle-même sous peine de mort. Cest la seule promulgation que la prophétie annonce comme imposée sous peine de mort.
La marque de la bête est imposée directement ou par lintermédiaire de limage, par la bête à deux cornes. La peine quelle applique au refus de recevoir cette marque est la perte de tous les privilèges sociaux, la privation du droit dacheter et de vendre. La marque est celle de la bête papale. Le message du troisième ange dApocalypse 14: 9 à 12 est un avertissement très solennel et saisissant contre cette adoration de la bête et de son image, et la réception de sa marque.
Selon cette prophétie, cest donc la crise que nous devrons très bientôt affronter. Certaines organisations humaines, dominées et dirigées par lesprit du dragon, vont ordonner aux hommes de faire certaines choses qui sont en réalité ladoration dune puissance religieuse apostate et la réception de sa marque. Sils refusent de le faire, ils perdront leurs droits de citoyens, et ils deviendront les parias de la terre. Ils doivent faire quelque chose qui est un culte à limage de la bête, ou perdre la vie. Dun autre côté, Dieu envoie un message un peu avant que son peuple affronte cette terrible crise, comme nous le verrons dans les observations sur Apocalypse 14: 9 à 12, pour déclarer que tous ceux qui font lune de ces choses, «il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère.» Celui qui refuse daccomplir les exigences des puissances terrestres sexpose aux sanctions les plus sévères que les hommes puissent infliger. Celui qui les accomplit sexpose aux menaces les plus terribles de la colère divine qui se trouvent dans la Parole de Dieu. Les habitants du monde, de cette époque, sous la plus grande pression des deux côtés qui ne sest jamais fait sentir à nimporte quelle génération, devront décider sils obéiront aux hommes ou à Dieu.
Ladoration de la bête et de son image et la réception de sa marque doivent être quelque chose qui implique la plus grande offense qui puisse être commise envers Dieu, pour mériter une dénonciation si sévère. Cest une oeuvre qui, comme nous lavons déjà démontrée, est accomplie dans les derniers jours. Puisque Dieu nous a donné dans sa Parole des évidences très abondantes, que nous vivons dans les derniers jours, que personne na besoin dêtre surpris par le jour du Seigneur comme par un voleur, il nous a aussi donné les évidences par lesquelles nous pouvons déterminer ce que signifie recevoir la marque de la bête, afin que nous puissions éviter le terrible châtiment qui suivra certainement sa réception. Dieu ne joue pas avec les espoirs et les destins des hommes pour prononcer une condamnation épouvantable contre certains péchés et ensuite nous laisser sans la possibilité de savoir ce quest ce péché et comment nous en préserver.
Aussi, nous attirons maintenant votre attention sur une question importante: quest-ce que la marque de la bête? Limage dune marque provient dune ancienne coutume. Thomas Newton dit:
«Dans lantiquité, cétait la coutume que les serviteurs reçoivent la marque de leur maître, et les soldats celle de leur général; et les adorateurs dune divinité particulière, celle de leur divinité. Ces marques simprimaient généralement sur la main droite ou sur le front, et elles consistaient en quelques hiéroglyphes, ou dans le nom exprimé en lettres communes, ou déguisé par les lettres numériques, selon la fantaisie de celui qui imposait la marque.»
Prideaux dit que Ptolémée Philopatôr ordonna que tous les Juifs qui sollicitaient leur immatriculation comme citoyens dAlexandrie se fassent imprimer avec du fer ardent, sous peine de mort, les tracés dune feuille de lierre (insigne de son dieu, Bacchus).
Le mot grec utilisé dans cette prophétie traduit par marque est charagma, qui signifie: «une sculpture, une gravure, une marque entaillée ou poinçonnée, tamponnée.» Il est présent neuf fois dans le Nouveau Testament, et à lexception dActes 17: 29, il se réfère chaque fois à la marque de la bête. Nous ne devons donc pas en déduire quil sagit dune marque littérale, mais que limposition dune marque littérale, comme elle se pratiquait dans lantiquité, est utilisée ici, comme une figure pour illustrer certains actes qui seront exécutés en accomplissement de la prophétie. De cette marque littérale qui était utilisée dans lantiquité, nous apprenons quelque chose sur la signification quelle a dans la prophétie, parce quil doit y avoir une certaine ressemblance entre le symbole et la chose symbolisée. Dans son emploi littéral, la marque signifiait que la personne qui la recevait était la servante de celui dont elle portait la marque, elle reconnaissait son autorité et lui promettait fidélité. Ainsi aussi, la marque de la bête ou du pape, doit être quelque chose qui se fait ou qui se professe par laquelle on reconnaît lautorité de ce pouvoir. Quest-ce que cest?
Caractéristiques du pouvoir papal.--Il est plus naturel de le chercher dans une des caractéristiques du pouvoir papal. En décrivant ce pouvoir sous le symbole dune petite corne, Daniel dit de lui quil fait la guerre à Dieu en opprimant les saints du Très-Haut et en espérant changer les temps et la loi. Le prophète spécifia expressément ce point: «il espérera changer les temps et la loi de Dieu» (Daniel 7: 25). Ceci se réfère certainement à la loi du Très-Haut. Appliquer cette expression à une loi humaine et faire que la prophétie dise: «il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut, et il espérera changer les temps et la loi» serait évidemment faire violence au langage du prophète. Mais lappliquer à la loi de Dieu, de façon quil dise: «il prononcera des parole contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut, et il espérera changer les temps et la loi» est quelque chose de logique et conséquent. Au mot «loi», lhébreu a «dath» et la Septante met «nomos», et cette forme singulière suggère directement la loi de Dieu. La papauté a été capable de faire plus que simplement «penser» changer les lois humaines. Elle les a changées à sa guise. Elle a annulé des décrets royaux et impériaux, et elle a absout les sujets de leur serment de fidélité à leurs souverains légitimes. Elle a mis son «bras long» dans les affaires des nations, et elle a amené des princes à se prosterner à ses pieds dans la plus abjecte humilité. Mais le prophète contemple des actes de présomption encore plus grands. Il la voit sefforcer de faire ce quelle ne pouvait accomplir, ni même penser faire. Il la voit tenter un acte quaucun homme ou groupe dhommes ne peut réaliser; à savoir, changer la loi du Très-Haut. Souvenons-nous de cela tandis que nous examinons le témoignage dun autre auteur sacré au sujet du même thème.
Lapôtre Paul parle du même pouvoir dans 2 Thessaloniciens 2. Il le décrit, sous la personne du pape, comme «lhomme de péché», qui sexalte «au-dessus de tout ce quon appelle Dieu ou de ce quon adore, jusquà sasseoir dans le temple de Dieu», cest-à-dire léglise. Et cest ainsi que le pape sexalte, comme celui auquel toute léglise doit regarder comme représentant lautorité à la place de Dieu.
Nous demandons au lecteur de peser soigneusement la question de voir comment il peut sexalter au-dessus de Dieu. Parcourons toute léchelle des procédés humains, allons aux extrêmes de leffort humain, et voyons au moyen de quel plan, quelle action, quelle assertion, cet usurpateur pourrait sexalter au-dessus de Dieu. Il pourrait instituer toutes les cérémonies quil voudrait, prescrire nimporte quelle forme de culte, montrer tout le pouvoir quil voudrait, tant quil y aura des commandements de Dieu que les gens se sentiront obligés de prendre en considération plutôt que les siens, il ne sera pas au-dessus de Dieu. Il pourrait promulguer une loi et enseigner aux gens à avoir daussi grandes obligations envers elle quenvers la loi de Dieu; et même ainsi, il ne serait quégal à Dieu.
Mais il devait faire plus que cela; il allait tenter de se placer au-dessus de Dieu. Pour cela, il allait promulguer une loi qui serait en conflit avec la loi de Dieu. Pour lui, la façon la plus efficace de se placer dans la position que la prophétie lui assigne, consiste à changer la loi de Dieu. En réussissant à faire que les gens adoptent le changement au lieu de la promulgation originelle, alors celui qui changea la loi, serait au-dessus de Dieu, le Législateur. Telle est loeuvre que la puissance représentée par la petite corne ferait, selon ce que dit Daniel.
Telle est loeuvre que la papauté allait accomplir selon la prophétie, qui ne peut se tromper. Mais quand cette oeuvre se fera, quauront les habitants du monde? Ils auront deux lois qui exigent lobéissance. Lune est la loi de Dieu, telle quIl la promulgua à son origine, lincarnation de sa volonté et lexpression de ce quIl réclame de ses créatures; lautre est une édition révisée de cette loi, qui émane du pape de Rome et qui exprime sa volonté. Comment les gens doivent-ils déterminer celle de ces deux puissances quils vont adorer et honorer? Sils gardent la loi de Dieu telle quIl la donna, cest à Lui quils obéissent et quils adorent. Sils observent la loi telle que la papauté la changée, ils adorent cette puissance.
De plus, la prophétie ne dit pas que la petite corne, la papauté, mettrait de côté la loi de Dieu et en donnerait une totalement différente. Ceci ne serait pas changer la loi, mais en donner une nouvelle. Elle allait seulement tenter un changement, pour que la loi provenant de Dieu et la loi donnée par la papauté soient précisément les même excepté la partie changée par le pape. Les deux lois ont beaucoup de points en commun. Mais aucun des préceptes quelles ont en commun ne peut distinguer une personne comme adoratrice dune puissance plutôt quune autre. Si la loi de Dieu dit: «Tu ne tueras point», et que la loi donnée par la papauté dise la même chose, personne ne peut dire par lobservation de ce précepte, si une personne obéit à Dieu plutôt quau pape, ou au pape plutôt quà Dieu. Mais quand un précepte a été changé, cest le sujet de laction, alors quiconque observe ce précepte tel quil fut donné à lorigine par Dieu, se distingue par lui comme adorateur de Dieu; et la personne qui observe celui qui a été changé est marquée comme étant un adepte de la puissance qui fit le changement. Il ny a pas dautre façon de distinguer les deux classes dadorateurs.
Aucun esprit sincère ne peut être en désaccord avec cette conclusion, mais elle donne une réponse générale à la question: «Quest-ce que la marque de la bête?» La réponse est simplement celle-ci: La marque de la bête est le changement que la bête tente de faire dans la loi de Dieu.
Le changement de la loi de Dieu.--Demandons-nous maintenant en quoi consiste ce changement. Par la loi de Dieu, nous comprenons la loi morale, la seule loi de lunivers, dont lobligation est immuable et perpétuelle. Dans sa définition du mot «loi» en accord avec le sens universel que lui donne la chrétienté, Webster dit: «La loi morale est sommairement contenue dans le Décalogue, écrie par le doigt de Dieu sur deux tables de pierre, et remise à Moïse sur le Mont Sinaï.»
Dans notre commentaire sur Daniel 7:25, sur la prédiction que la papauté pensera «changer les temps et la loi», nous présentons les preuves du Catéchisme Romain basé sur lautorité indiscutable du Concile de Trente et publié par lordre du pape Pie V dans la presse du Vatican, à Rome, pour démontrer que léglise avait changé le jour de repos, du septième jour de la semaine au premier. Bien que ce catéchisme publie entièrement le quatrième commandement tel quon peut le lire dans la Bible, et bien quil soit complètement conservé dans la Bible catholique officielle en latin, la Vulgate, et dans les versions officielles dans dautres langues, les livres de catéchisme utilisés pour lenseignement moderne omettent tout le commandement et à sa place ils donnent lordre de «sanctifier les fêtes». En Français, ils disent «les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement», tandis quen anglais ils citent habituellement la première phrase du commandement divin: «Souviens-toi du jour du repos», et ensuite ils ajoutent un long témoignage au sujet du changement du jour de repos du Sabbat au dimanche effectué «par lautorité de léglise catholique et la tradition apostolique». Tout ce qui peut être dit sur le texte du Catéchisme du Concile de Trente et de la Bible catholique romaine qui conservent tout le commandement tel quil se trouve dans les Écritures, est que quoi quil en soit, ceci ne supprime pas la pratique des prélats et des prêtres qui est denseigner seulement linstitution dun Sabbat, mais le place au premier jour de la semaine au lieu du septième, par autorité de léglise.
Rappelez-vous quen accord avec la prophétie, la papauté allait penser changer les temps et la loi. Ceci implique clairement lidée dune intention et dun dessein, et fait que ces critères soient essentiels pour le changement en question. Mais concernant lomission du second commandement, les catholiques expliquent quil est inclus dans le premier, et donc il ne doit pas être compté comme un commandement séparé. Au sujet du dixième, ils soutiennent quil y a une distinction si claire des idées quil nécessite deux commandements; de façon quils font de linterdiction de convoiter lépouse du prochain le neuvième commandement, et le dixième avec linterdiction de convoiter les biens du prochain.
Ils affirment quils donnent les commandements exactement comme Dieu voulut quils soient compris; de façon que, bien que nous considérions ces actes comme erronés dans leur interprétation des commandements, nous ne pouvons pas les considérer comme des changements intentionnels. Mais ce nest pas le cas avec le quatrième commandement. A son sujet, ils naffirment pas que leur version soit égale à celle que Dieu donna. Ils affirment expressément quil y a un changement et quil a été fait par léglise. Plus loin, nous illustrons la façon dont il est écrit dans les catéchismes ultérieurs à celui de Trente et dotés de limprimatur ecclésiastique.
Certains des catéchismes les plus simples ne mentionnent aucun changement du jour de repos, mais ils déclarent catégoriquement que le commandement du Sabbat ordonne quon observe le dimanche:
«Question: Dites le troisième commandement.
«Réponse: Souviens-toi de garder le Saint Sabbat.
«Q.: Quordonne le troisième commandement?
«R.: De sanctifier le dimanche.»
Dautres disent que léglise changea le jour du culte. Dans un «Nouveau catéchisme de doctrine et pratique chrétienne», nous trouvons ce qui suit, en relation avec le troisième commandement:
«Quel est le jour du Sabbat?
«Le septième jour, notre Samedi.
«Gardez-vous le Sabbat?
«Non; nous gardons le jour du Seigneur.
«Quel est-il?
«Le premier jour: le dimanche.
«Qui le changea?
«LÉglise catholique.»
Dans le très connu Catéchisme de Baltimore, nous trouvons cette explication:
«Question: Quel est le troisième commandement?
«Réponse: Le troisième commandement est: Souviens-toi que tu dois sanctifier le jour du Sabbat.
«Q.: Que nous ordonne le troisième commandement?
«R.: Le troisième commandement nous ordonne de sanctifier le jour du Seigneur. . .
«Q.: Le Sabbat et le dimanche sont-ils les mêmes?
«R.: Le Sabbat et le dimanche ne sont pas les mêmes. Le Sabbat est le septième jour de la semaine, et cest le jour qui était sanctifié sous lancienne loi; le dimanche est le premier jour de la semaine, et cest le jour qui est sanctifié sous la nouvelle loi.
«Q.: Pourquoi léglise nous ordonne-t-elle de sanctifier le dimanche au lieu du Sabbat?
«R.: Léglise nous ordonne de sanctifier le dimanche au lieu du Sabbat parce que Christ ressuscita des morts le dimanche, et cest un dimanche quil envoya le Saint-Esprit sur les disciples.»
Dans un autre ouvrage denseignement religieux catholique: The Catholic Christian Instructed, nous lisons:
«Question: Quelle justification avons-nous pour garder le dimanche plutôt que lancien Sabbat, qui était le Samedi?
«Réponse: Nous avons lautorité de léglise catholique et la tradition apostolique.
«Q.: Les Écritures enseignent-elles quelque part quon doit observer le dimanche comme Sabbat?
«R.: Les Écritures nous ordonnent découter léglise (Matthieu 18: 17; Luc 10: 16), et de garder les traditions des apôtres (2 Thessaloniciens 2: 15), mais les Écritures ne mentionnent par ce changement du Sabbat en particulier.»
Dans un Doctrinal Catechism, (Catéchisme Doctrinal) nous trouvons un témoignage additionnel sur ce thème:
«Question: Avez-vous une autre manière de prouver que léglise a le pouvoir dinstituer des fêteset des jours saints ?
«Réponse: Si elle navait pas un tel pouvoir, elle ne pourrait pas avoir fait ce qui concorde avec tous les auteurs religieux modernes: elle naurait pas pu substituer lobservation du dimanche, premier jour de la semaine, à la place du celle du Sabbat, le septième jour, changement qui nest pas autorisé par les Écritures.»
Dans An Abridgment of the Christian Doctrine (Un abrégé de la doctrine chrétienne), nous trouvons le témoignage suivant:
«Question: Quelle preuve apportez-vous que léglise a le pouvoir dordonner des fêtes et des jours saints?
«Réponse: Par lacte même davoir changé le Sabbat au dimanche, que les protestants reconnaissent; et ils se contredisent donc en gardant strictement le dimanche, tandis quils violent la majorité des autres fêtes prescrites par la même église.
«Q.: Comment le prouvez-vous?
«R.: Parce quen observant le dimanche ils reconnaissent le pouvoir qua lÉglise dordonner des fêtes, et de commander quelles soient observées sous peine de péché.»
Dans The catechism Simply Explained, (Le catéchisme expliqué simplement), se trouvent les questions et les réponses suivantes:
«Question: Quel est le troisième commandement?
«Réponse: Le troisième commandement est: Souviens-toi de sanctifier le jour de Sabbat.
«Q.: Que nous ordonne le troisième commandement?
«R.: Le troisième commandement nous ordonne de sanctifier le dimanche. Le jour du Sabbat des Juifs était le Samedi; nous, les chrétiens, nous sanctifions le dimanche. LÉglise changea lobservation du Sabbat par celle du dimanche, par le pouvoir que notre Seigneur lui donna.»
Cest ce que la puissance papale affirme avoir fait concernant le quatrième commandement. Les catholiques reconnaissent clairement quil ny a pas dautorisation biblique au changement quils firent, mais quil est basé uniquement sur lautorité de lÉglise. Ils réclament comme preuve ou marque dautorité de leur Église «lacte même davoir changé le Sabbat au dimanche», et ils le présentent comme une preuve de son pouvoir à cet égard.
«Mais, dira quelquun, je croyais que Christ avait changé le jour de repos.» Ils sont nombreux ceux qui le supposent, parce que cest ce quon leur a enseigné. Nous voulons simplement leur rappeler, quen accord avec la prophétie, lunique changement qui devait se faire dans la loi de Dieu devait être accompli par la petite corne de Daniel 7, lhomme de péché de 2 Thessaloniciens 2; et que le seul changement qui a été fait en elle est le changement du Sabbat. Maintenant, si Christ fit un tel changement, il joua le rôle de la puissance blasphématrice mentionnée par Daniel et Paul; et cest une conclusion inacceptable pour nimporte quel chrétien.
Pourquoi certains tentent-ils de prouver que Christ changea le Sabbat? Qui que ce soit qui le tente entreprend une tâche ingrate. Le pape ne len remerciera pas; parce que si lon prouve que Christ fit le changement, le pape est privé de sa marque dautorité et de puissance. Aucun protestant réellement éclairé ne lui sera reconnaissant, parce que sil réussit, il ne ferait que démontrer que la papauté na pas fait loeuvre prédite quelle ferait, que la prophétie a échoué et quon ne peut pas avoir confiance dans les Écritures. Il vaut mieux laisser le sujet tel que le présente la prophétie, et reconnaître la véracité de laffirmation faite par le pape.
Quand une personne est accusée davoir fait quelque chose, et que cette personne confesse delle-même ce quelle a fait, ceci suffit généralement pour décider de son cas. Aussi, quand la prophétie affirme quune certaine puissance se lève, fait loeuvre prédite, pour affirmer ensuite avec audace quelle la accomplie, quel besoin y a-t-il de trouver des évidencessupplémentaires ? Le monde ne doit pas oublier que la grande apostasie prédite par Paul sest produite; que lhomme de péché exerça durant de longs siècles un monopole presque total sur lenseignement chrétien dans le monde; que le mystère diniquité a recouvert presque toute la chrétienté des ténèbres de son ombre et des erreurs de ses doctrines; et que la théologie de notre époque est issue de cette ère derreurs, de ténèbres et de corruption. Il nest donc pas étonnant de trouver encore quelques reliques du papisme à rejeter avant que la réforme soit complète! Alexander Campbell, fondateur de léglise des Disciples de Christ, dit en parlant des différentes sectes protestantes:
«Toutes conservent dans leur sein, dans leurs organisations ecclésiastiques, leur culte, leurs doctrines et leurs rites, plusieurs reliques du papisme. Dans la plupart des cas, ce sont des réformes du papisme, et des réformes partielles. Les doctrines et les traditions des hommes entravent toujours la puissance et le progrès de lÉvangile entre leurs mains.»
La nature du changement que la petite corne tente deffectuer dans la loi de Dieu mérite dêtre considérée. Fidèle à son dessein de sexalter au-dessus de Dieu, elle voulut changer le commandement qui, parmi tous les autres, est le commandement fondamental de la loi, celui qui fait connaître le Législateur et qui contient sa signature en tant que Roi. Le quatrième commandement est tout cela tandis quaucun autre ne lest. Il est vrai que quatre autres commandements contiennent le mot Dieu, et trois dentre eux ont aussi le mot Jéhova. Mais qui est le Dieu Jéhova dont ils parlent? Il est impossible de le dire sans le quatrième commandement, parce que les idolâtres de toute catégorie appliquent les termes Dieu et Seigneur aux multiples objets de leur adoration. Mais avec le quatrième commandement, qui nomme lAuteur du Décalogue, on annule dun trait de plume toutes les revendications de tous les faux dieux. Le Dieu qui réclame ici notre adoration nest pas un être créé, mais celui qui créa toutes choses. Le Créateur de la terre, de la mer, du soleil et de la lune, et toutes les armées des étoiles; le Défenseur et le Gouverneur de lunivers, est celui qui exige, comme il en a le droit de par sa position, notre suprême considération en préférence à nimporte quel autre objet. Le commandement qui fait connaître ces faits est donc celui que ce pouvoir qui se propose de sexalter lui-même au-dessus de Dieu, aurait logiquement essayé de changer. Dieu nous donna le Sabbat afin que chaque semaine nous nous souvenions de Lui, et en tant quinstitution commémorative de loeuvre quIl fit en créant les cieux et la terre, il soit une puissante barrière contre le paganisme et lidolâtrie. Il est la signature et le sceau de la loi. Par son enseignement et sa pratique, la papauté la ôté de sa place et lui a substitué une autre institution que lÉglise présente comme un signe de son autorité.
La décision entre le Sabbat et le dimanche.--Ce changement du quatrième commandement doit donc être le changement signalé par la prophétie; et le sabbat dominical doit être la marque de la bête. Il se peut quen se trouvant face à cette conclusion certains de ceux qui ont été enseignés depuis longtemps à considérer cette institution avec révérence, reculeront presque horrifiés. Lespace ne nous permet pas ici, et ce nest pas non plus le moment, de rentrer dans une longue discussion sur la question du Sabbat, ou dexposer lorigine et la nature de lobservation du premier jour de la semaine. Mais quil nous soit permis de présenter seulement cette proposition: Si le septième jour continue dêtre le Sabbat ordonné par le quatrième commandement, si lobservation du premier jour de la semaine na aucun fondement dans les Écritures, si cette observation a été introduite comme institution chrétienne et intentionnellement placée à la place du Sabbat du Décalogue par la puissance symbolisée par la bête qui le mit là comme signe et témoignage de son pouvoir de légiférer pour léglise, le changement du Sabbat au dimanche nest-il pas inévitablement la marque de la bête? La réponse doit être affirmative. Les hypothèses que nous venons dénoncer sont toutes des certitudes.
Qui reçoit la marque de la bête?--On pourra aussidire: Alors tous les observateurs du dimanche portent la marque de la bête; donc, toutes les bonnes personnes des siècles passés qui gardèrent ce jour reçurent la marque de la bête; Luther, Whitefield, les Wesley, et tous ceux qui accomplirent une grande et noble oeuvre de réforme portèrent la marque de la bête; alors toutes les bénédictions qui furent déversées sur les églises réformées furent versées sur des personnes portant la marque de la bête; et tous les croyants de notre époque qui observent le dimanche comme étant le Sabbat, portent la marque de la bête. Nous répondons: il nen est pas ainsi. Nous regrettons de devoir dire que certains de ceux qui professent enseigner la religion, bien quils furent repris plusieurs fois, persistèrent à nous calomnier sur ce point. Nous navons jamais soutenu une telle opinion, et nous ne lavons pas enseignée. Nos propositions initiales ne conduisent pas à une telle conclusion.
Nous vous prions de nous prêter une grande attention. La marque et ladoration de la bête sont imposées par la bête à deux cornes. La réception de la marque de la bête est un acte spécifique que doit faire exécuter la bête à deux cornes. Le message du troisième ange dApocalypse 14 est un avertissement envoyé miséricordieusement par anticipation afin de préparer les gens au danger qui approche. Il ne peut donc pas y avoir dadoration de la bête ou une réception de sa marque, comme les annonce la prophétie, tant quelles ne seront pas imposées par la bête à deux cornes et acceptées individuellement en connaissance de cause. Nous avons vu que lintention était essentielle au changement que la papauté fit dans la loi de Dieu, pour effectuer cette modification dans la marque de cette puissance; ainsi, lintention est aussi nécessaire dans ladoption du changement par les individus pour quelle constitue la réception de cette marque. En dautres termes, une personne doit adopter le changement en sachant quil est loeuvre de la bête et le recevoir par lautorité de ce pouvoir en opposition au commandement de Dieu, avant de pouvoir dire quelle a reçu la marque de la bête.
Mais que dirons-nous des personnes mentionnées plus haut qui gardèrent le dimanche dans le passé, et de la majorité de ceux qui le gardent aujourdhui? Lobservent-ils en tant quinstitution de la papauté? Non. Ont-ils fait leur choix entre ce jour de repos et celui de notre Seigneur, en comprenant ce quexigeait chacun des deux pouvoirs? Non. Sur quelle base le gardèrent-ils et le gardent-ils encore? Savaient-ils et savent-ils quils étaient et quils sont en train dobserver un commandement de Dieu? Ont-ils la marque de la bête? Daucune façon. Leur conduite peut être attribuée à une erreur reçue inconsciemment de lÉglise de Rome, pas comme un acte dadoration intentionnel.
Mais quen sera-t-il dans le futur? Léglise qui doit se préparer pour la seconde venue de Christ doit être entièrement libre des erreurs et des corruptions papales. Une réforme doit être faite sur la question du Sabbat. Le troisième ange dApocalypse 14 proclame les commandements de Dieu, et conduit les hommes au vrai jour de repos au lieu du faux. Le dragon est en colère et contrôle les gouvernements impies de la terre de telle façon quil les induit à exercer toute lautorité du pouvoir humain pour faire accomplir les exigences de lhomme de péché. Alors le problème est honnêtement exposé devant les gens. La loi de Dieu exige que lon garde le vrai Sabbat; la loi de léglise catholique, de léglise pseudo-protestante et du pays exige quon observe un sabbat contrefait. Ceux qui refusent dobserver le vrai jour sont menacés de la colère de Dieu sans mélange; ceux qui rejettent le faux jour sont menacés de persécution et de mort par les gouvernements terrestres. Face à un tel dilemme, que fait celui qui cède aux exigences humaines? Il dit virtuellement à Dieu: Je connais tes exigences, mais je ne les accomplirai pas. Je sais que le pouvoir qui mordonne dadorer nest pas chrétien, mais je cède pour sauver ma vie. Je renonce à têtre fidèle, je mincline devant lusurpateur. Dorénavant, la bête est lobjet de mon adoration; sous sa bannière, en opposition à ton autorité, je maligne dès maintenant; par défi à tes commandements, je lui accorde désormais lobéissance de mon coeur et ma vie.
Tel est lesprit qui fera agir ceux qui adorent la bête, un esprit qui insulte en face le Dieu de lunivers, et qui, uniquement par manque de pouvoir, se voit empêché de renverser son gouvernement et réduire à néant son trône. Sera-t-il étrange que Jéhova prononce la menace la plus terrible que contienne sa Parole contre une conduite si provocante pour le ciel?
Loeuvre finale--Nous avons vu ce qui constituera de façon appropriée une image à la bête, comme celle que la bête à deux cornes doit faire, et nous avons aussi vérifié que la possibilité existe quune telle image se lève aux États-Unis dAmérique. Nous avons aussi vu ce qui constitue la marque de la bête qui doit être imposée à tous. Une organisation ecclésiastique composée de différentes sectes du pays, en coalition avec le catholicisme romain, par la promulgation et limposition dune loi civile pour lobservation du sabbat dominical, accomplira ce que la prophétie présente en référence à limage et à la marque de la bête. Ces mouvements, ou leur équivalent exact, sont ce que la prophétie requiert pour être accomplie. La chaîne de preuves qui conduit à ces conclusions est si directe et précise quil est impossible de les éluder. Elles sont la conséquence claire et logique des prémices quelles nous donnent.
Quand pour la première fois Apocalypse 13: 11 à 13 fut appliqué aux États-Unis, dès 1850, ces opinions au sujet dune union des églises et un mouvement en faveur des lois dominicales furent adoptées. A cette époque, il ny avait aucun indice quun tel problème apparaîtrait. Les États-Unis avaient donné dabondantes preuves par leur situation, lépoque et la manière dont ils naquirent, et leur caractère apparent, quils étaient la puissance symbolisée par la bête à deux cornes. Il ne pouvait pas y avoir derreur dans la conclusion quils étaient la nation désignée par le symbole. Mais il y avait là des prédictions qui indiquaient une union de lÉglise et de lÉtat, et une imposition du jour du repos papal comme marque de la bête. Ce nétait pas alors un petit acte de foi dassumer lopinion que les États-Unis suivraient une telle conduite alors quil nexistait aucune probabilité apparente quils le feraient.
Les fondateurs de la République américaine, en élaborant ses lois organiques, ne voulaient pas quil se produise un jour des difficultés pour des motifs de conscience. La Constitution fédérale et la majorité des constitutions des états contiennent des clauses qui garantissent la liberté religieuse la plus totale. Mais le développement du mouvement en faveur des lois dominicales démontra amplement, dès 1850, que la prophétie peut saccomplir malgré les sauvegardes que les pères fondateurs de la nation élevèrent contre lintolérance.
La prophétie ne spécifie pas exactement comment la tyrannie sur les âmes et les corps des hommes doit se développer. Elle peut venir dun homme ou dun groupe dhommes, politiques, religieux ou dun autre caractère. Mais elle domine tout: petits et grands. Elle gouverne les finances, puisque les riches et les pauvres sentent sa poigne. Elle régit léconomie, car personne ne peut acheter ou vendre sans sa permission et sa marque. Elle impose la religion, puisquelle oblige tout le monde, sous peine de mort, à adorer en accord avec ses lois.
Il est naturellement répugnant à un esprit américain de penser que la persécution religieuse puisse souiller lhistoire dune nation fondée sur la liberté pour tous. Mais, depuis sa fondation, ces hommes dÉtat les plus prévoyants reconnurent que la tendance à imposer les dogmes religieux par la loi est trop commune parmi lhumanité, et propice à provoquer la persécution active dans les endroits les plus inattendus.
Il faut dire à lhonneur de la nation, quà travers son histoire elle a eu de nobles réactions qui maintinrent en échec cette tendance, dont les fondateurs envisagèrent la possible manifestation. Mais aucun Américain ne peut fermer les yeux sur le fait que parallèlement à ces nobles efforts, des tentatives de certains dirigeants religieux zélés mais malavisés, ont existé pour imposer par la force des comportements religieux.
La prophétie prédit quune période de persécution viendra. La bête à deux cornes obligera tout le monde à recevoir une marque, et fera tuer tous ceux qui ne voudront pas adorer limage; cest-à-dire que sa volonté, ses desseins et ses efforts vont dans ce sens. Elle fera cette promulgation, elle fera passer cette loi. Mais ceci ne veut pas dire que tous seront mis à mort, nous ne croyons même pas quils seront nombreux. Dieu interviendra en faveur de son peuple. Ceux qui garderont la parole de la persévérance en Christ, seront gardés à lheure de la tentation (Apocalypse 3: 10). Aucun malheur natteindra ceux qui feront de Dieu leur refuge (Psaume 91: 9, 10). Tous ceux qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés (Daniel 12: 1). En tant que vainqueurs de la bête et de son image, ils seront rachetés dentre les hommes, et ils chanteront un cantique de triomphe devant le trône de Dieu (Apocalypse 14: 2 à 4).
VERS. 18: «Cest ici la sagesse. Que celui qui a de lintelligence calcule le nombre de la bête. Car cest un nombre dhomme, et son nom est six cent soixante-six.»
Le nombre de son nom.--Le nombre de la bête, dit la prophétie, «est un nombre dhomme». Sil doit dériver dun nom ou titre, il est naturel de conclure quil est un nom ou titre dun homme particulier ou représentatif. Lexpression la plus plausible qui nous a été suggérée comme contenant le nombre de la bête est un des titres appliqué au pape de Rome. Ce titre est: Vicarius Filii Dei, «Vicaire du Fils de Dieu». Il vaut la peine de noter que la Version Catholique de la Bible en anglais, la Douay, contient le commentaire suivant sur Apocalypse 13: 18:
«Les lettres numérales de son nom formeront ce numéro.» En prenant les lettres de ce titre qui sont utilisées comme chiffres romains, nous avons V=5, I=1, C=100, U (autrefois la même lettre que le V)=5, I=1, L=50, I=1, I=1, D=500, I=1. En additionnant tous ces nombres nous obtenons 666.
Certains ont affirmé que la valeur numérale du titre des papes devait se calculer en accord avec la valeur que les Grecs donnaient aux lettres, puisque Jean écrivit en grec, mais comme le titre apparaît en latin, langue officielle de léglise de Rome et de la Bible quelle adopta, la Vulgate, un tel procédé détruirait la valeur numérale de ce titre dans sa propre langue. Il semble raisonnable quun titre latin exhibe ses valeurs numérales latines plutôt que les valeurs que les lettres ont en grec.
Quant à la pratique de représenter les noms par des numéros, nous lisons: «Cétait une méthode pratiquée parmi les anciens, que celle de noter les noms par des numéros.»
«La coutume de représenter les numéros par des lettres de lalphabet fut à lorigine, parmi les anciens, de la pratique de représenter les noms par des numéros. Les exemples de cette sorte abondent parmi les écrits des païens, des Juifs et des chrétiens.»
«Cétait une méthode pratiquée parmi les anciens, que celle de désigner les noms par des numéros. Par exemple, le nom de Tot, ou le Mercure des Égyptiens, était indiqué par numéro 1218. . . Ce fut la méthode usuelle dans toutes les dispensations de Dieu, que le Saint-Esprit accommode ses expressions aux coutumes, aux modes et aux manières à travers les âges. Aussi, comme cet art et mystère des numéros était si commun parmi les anciens, il nest pas tellement étonnant que la bête aussi ait un numéro, le 666.»
Ce titre, Vicarius Filii Dei, ou une autre forme équivalente, est apparu si fréquemment dans la littérature catholique romaine et ses rites à travers les siècles, quil nest presque pas nécessaire dajouter une autre preuve de sa validité et de son importance. Quelques-unes des variantes sont: Vicaire de Christ, Vicaire de Jésus-Christ, Vicaire de Dieu. Une citation du cardinal Manning illustre ces diverses formes du même titre:
«Maintenant, ils disent aussi: Voyez cette Église Catholique, cette Église de Dieu, faible et rejetée par les nations mêmes qui se disent catholiques. Là, se trouvent la France catholique, lAllemagne catholique et lItalie catholique qui renoncent à leur adhésion simulée au pouvoir temporel du Vicaire de Jésus-Christ. Et ainsi, parce que léglise semble faible, et que le Vicaire du Fils de Dieu est en train de revivre la passion de son Maître sur la terre, nous nous scandalisons et nous détournons de lui nos visages.» (Cest nous qui soulignons).
Et dans dautres parties du même livre, diverses autres variations de ce titre sont employées.
Au sujet de limportance de la position occupée par le pape en accord avec le titre que nous considérons ou ses équivalences, nous citerons J. A. Wylie, dans son commentaire de lApologie dEnnodius écrite en défense du pape Symmaque:
«Nous trouvons que le concile [de Rome, en 502 ou 503] convoqué par Théodoric sopposa à linvestigation sur les accusations présentées contre le pape Symmaque, pour les raisons présentées par son défenseur Ennodius, à savoir, que le pape, en tant que Vicaire de Dieu, était le juge de tous, et ne pouvait être lui-même jugé par personne. Dans cette apologie--observe Mosheim--le lecteur percevra que les fondements de cet énorme pouvoir que les papes de Rome acquerraient plus tard, avaient déjà été placés.»
Pendant les dernières années, la validité du titre a été discutée, mais les évidences historiques demeurent que ce titre que sarrogea la papauté servit à soutenir lautorité des papes tandis quils établissaient leur grande suprématie temporelle pendant lapogée du romanisme, dans les temps médiévaux, et pour conserver leur autorité spirituelle jusquà aujourdhui.
Ce titre particulier de Vicarius Filii Dei apparaît déjà en 752-774 dans un document historiquement connu comme «la Donation de Constantin». Bien que plus tard on prouva que ce document avait été écrit par une autre personne et signé du nom de Constantin pour lui donner le poids de son autorité,--une coutume commune pendant le Moyen Age-, cette soi-disant Donation de Constantin fut utilisée, comme authentique, par au moins neuf papes durant sept siècles ou plus pour établir la suprématie spirituelle et temporelle des évêques de Rome.
Le titre même fut simplement une invention pour désigner la charge de Pierre comme premier pape en harmonie avec la prétention bien connue de léglise catholique romaine, que les paroles de Jésus enregistrées dans Matthieu 16: 18, 19 conféraient à Pierre le premier évêché de léglise,--argument que les protestants nont jamais accepté-, et que cet évêché se transmit à ses successeurs sue le siège papal, tel que cela est déclaré dans la Donation de Constantin et que léglise le soutient jusquà aujourdhui.
Le document qui utilise le titre fut confirmé par un concile de léglise, dit Binius, haut dignitaire catholique romain de Cologne, cité par Labbé et Cossart. Il fut incorporé dans la loi canonique catholique romaine par Gratien, et quand cette dernière oeuvre fut révisée et publiée, avec lapprobation du pape Grégoire XIII, le titre fut conservé. Quand Lucio Ferraris écrivit son oeuvre théologique élaborée, vers 1755, il donna sous le mot «pape» le titre de Vicarius Filii Dei, et cita comme autorité la loi canonique révisée. A nouveau, quand loeuvre de Ferraris fut révisée, amplifiée et publiée à Rome en 1890, le titre et le document furent conservés.
Au sujet de loeuvre théologique de Ferraris, que nous venons de citer, la Catholic Encyclopedia dit quelle «sera toujours une précieuse mine dinformation».
Nous citerons ici le latin de la Donation de Constantin, confirmé par un concile de lÉglise, incorporé dans la loi canonique romaine et cité par Ferraris:
«Ut si#ut Beatus Petrus in terris Vicarius Filii Dei fuit constitutus, ita et Pontifices eius succesores in terris principatus potestatum amplius, quam terrenae imperialis mostrae serenitatis mansuetudo habere videtur.»
Christopher Coleman traduit ce paragraphe de la loi canonique de Gratien, comme suit:
«Comme le béni Pierre semble avoir été constitué Vicaire du Fils de Dieu sur la terre, ainsi aussi les pontifes qui sont les représentants de ce prince même des apôtres, doivent obtenir de nous et de notre empire le pouvoir dune suprématie plus grande que la clémence de notre sérénité impériale terrestre.»
Une traduction plus libre faite par Edwin Lee Johnson, professeur de latin et de grec à luniversité de Vanderbilt, dit:
«Précisément comme le bienheureux Pierre fut nommé sur la terre Vicaire du Fils de Dieu, ainsi aussi il semble que les pontifes ses successeurs, ont sur la terre le pouvoir du gouvernement principal aussi bien que son Excellence, son Impériale et Sereine Altesse sur la terre.»
Ainsi se termine le chapitre 13 dApocalypse, laissant le peuple de Dieu face aux puissances meurtrières de la terre déployées contre lui, et aux décrets de mort et à lostracisme de la société parce quils observent les commandements de Dieu. Au temps spécifié, le spiritisme accomplira des prodiges plus étonnants, séduisant le monde entier, sauf les élus (Matthieu 24: 24; 2 Thessaloniciens 2: 8-12). Ce sera lheure de la tentation, ou épreuve, qui vient, comme le dernier test, sur le monde, pour éprouver tous les habitants de la terre, selon ce que mentionne Apocalypse 3: 10.
Quel est lenjeu du conflit? Cette question importante ne peut pas rester sans réponse. Les cinq premiers versets du chapitre suivant complètent la chaîne de cette prophétie, et révèlent le triomphe glorieux des champions de la vérité.
Les Prophéties de Daniel et lApocalypse by Uriah Smith (Copyright 1999-2001) is electronically published with the generous permission of the translator. The French text, which is a translation of the official 1944 English edition of The Prophecies of Daniel and the Revelation by Uriah Smith, was supplied in HTML format. It was reformatted by the curator (who is not the translator) of the Seventh-day Adventist Bible Prophecy Books (http://ourworld.compuserve.com/homepages/clt4) Internet site
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